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Titre « Si je travaille, c'est pas pour acheter du premier prix ! » : Modes de consommation des classes populaires depuis leurs ménages stabilisés
Auteur Thomas Amossé, Marie Cartier
Mir@bel Revue Sociétés contemporaines
Numéro no 114, 2019/2 Classes populaires d'aujourd'hui
Rubrique / Thématique
Classes populaires d'aujourd'hui. Questions de morphologie et de styles de vie
Page 89-122
Résumé Le développement de la précarité dans l'ensemble des ménages populaires, et non seulement pour les plus pauvres, est susceptible d'avoir modifié leur rapport à la consommation. En centrant l'analyse sur ceux qui ont acquis (même temporairement) une forme de stabilité, et à partir d'un double matériau quantitatif et qualitatif, nous rendons compte à la fois des aspirations qu'ils partagent avec les ménages situés plus haut socialement et des comportements ou stratégies économiques qu'ils doivent déployer pour les réaliser. Leurs dépenses sont particulièrement marquées par les « nouveaux » besoins sociaux que sont la voiture et le numérique, mais comprennent également des biens d'agrément et services coûteux (vêtements de marques, équipements technologiques, restaurants, vacances à l'étranger) qui en étaient pratiquement exclus auparavant. Le niveau de vie de ces ménages restant limité, et surtout fluctuant, ces dépenses ne peuvent souvent être réalisées que grâce au salaire des femmes (une condition pour se faire plaisir), à une organisation rigoureuse dans la manière de faire les courses ou dans la constitution d'une épargne pour consommer. C'est à ce prix seulement que ces ménages ouvriers et employés peuvent consommer « comme tout le monde ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais “If I Work, It's not to Buy First Price!”. Consumption of the Working Classes from their Stabilized HouseholdsThe increase in precariousness in all working class households, and not only for the poorest, is likely to have changed the way they consume. By focusing the analysis on those who have acquired (even temporarily) a form of socio-economic stability, and using a dual quantitative and qualitative material, we report both on the aspirations they share with higher social households and the economic behaviours or strategies they must deploy to achieve them. Their spending is particularly marked by the “new” social needs of the car and digital, but also includes expensive amenities (branded clothing, technological equipment) and services (restaurants, holidays abroad) that were previously almost excluded. As the standard of living of these households remains limited, and above all fluctuating, these expenses can often only be achieved thanks to women's wages (a condition for indulgence), to tight control in the way they shop or save for consumption. It is only at this price that these working class households can consume “like everyone else.”
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_114_0089