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Titre Preference for censorship
Auteur Čarna Brković
Mir@bel Revue Terrain
Numéro no 72, automne 2019 Censures
Résumé Les artistes de l'ex-Yougoslavie affirment souvent que les grands succès internationaux du cinéma yougoslave sont nés d'innovations artistiques pensées pour contourner la censure d'État. Certains réalisateurs disent ainsi qu'il valait mieux être censuré, qu'ignoré comme c'est le cas aujourd'hui. Cet article considère cette préférence pour la censure socialiste, en l'inscrivant dans la transformation du « régime de visibilité » intervenu après la guerre froide. Cette notion renvoie conventionnellement aux conditions de visibilité dans un contexte social particulier, comme un pays par exemple. Mais il est aussi des régimes de visibilité transnationaux, qui déterminent ce qui peut être vu et su par-delà les frontières. Le modèle yougoslave de la « censure sans censure », dans le régime de visibilité de la guerre froide, a contribué à donner une nouvelle visibilité aux films yougoslaves en Occident. Les bouleversements engendrés par la fin de la guerre froide ont rendu à aux yeux des cinéastes la censure préférable à l'invisibilité qu'ils ressentent aujourd'hui.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Post-Yugoslav artists relatively often claim that the major international successes of Yugoslav films were the result of novel artistic approaches developed to circumscribe state censorship. Some filmmakers say that socialist censorship was better than being ignored, like they feel today. This article explores the preference for socialist censorship articulated by filmmakers from Serbia, suggesting that it needs to be situated in the change of the regime of visibility after the Cold War. The “regime of visibility” conventionally refers to the conditions of visibility within one particular social context, for example within a particular country. The post-Yugoslav preference for censorship indicates that there are also regimes of visibility that operate transnationally, regulating what can be seen and known across the borders of particular societies. In the Cold War regime of visibility, Yugoslav socialist “censorship without censorship” illuminated Yugoslav films in a way that made them visible in the West. The post-Cold-War shifts in the mechanisms of recognition made censorship preferable in comparison to the contemporary sense of invisibility.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/terrain/19314