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Titre Naissance d'une agence de renseignement : droits d'entrée dans les univers de la finance et de la sécurité
Auteur Anthony Amicelle
Mir@bel Revue Cultures & conflits
Numéro no 114-115, été-automne 2019 Forum : Arpenter les territoires du secret
Page 171-197
Résumé Le présent article porte sur la naissance et la quête de reconnaissance d'un nouveau type d'agence de renseignement : les « cellules de renseignement financier ». Désormais présentes dans plus de 160 pays, ces dernières ont été créées pour être la clef de voûte opérationnelle des politiques contre les flux financiers illicites. En conséquence de ce rôle-pivot, elles se distinguent par un positionnement inédit, à la jonction de diverses activités et, surtout, de différents espaces sociaux, à commencer par ceux de la finance et de la sécurité. Ce positionnement-carrefour soulève avec d'autant plus de force l'enjeu de la légitimation de ces agences atypiques. Il s'agit ici de poser plus précisément la question de leur « droit d'entrée » dans les univers de la sécurité, où se trouvent les destinataires de leurs renseignements. Cette question est d'autant plus cruciale que la gestion de « l'argent sale » – et des crimes associés – se joue en partie dans ces relations entre les agences de renseignement financier, les organismes d'application de la loi (polices et autorités administratives), les acteurs judiciaires et les services de sécurité nationale. Poser cette question est également une façon d'interroger plus globalement le rôle du renseignement dans les modes de policing contemporains. Pour y répondre, l'article repose sur une enquête empirique inédite réalisée auprès d'une de ces agences nationales, au Canada.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The world of intelligence has experienced major changes in the past three decades and one of them has, to date, been understudied: the birth of a new kind of intelligence service at the interface of finance and security. In connection with international mobilization against illicit financial flows, the number of ‘financial intelligence units' (FIUs) has increased from 0 to over 160 across the world since 1990. Their unique position at the juncture of several social fields raises the critical question of their legitimacy as both recent and atypical state agencies. While several authors have analyzed the relations between these agencies and dominant actors in finance, their daily exchanges with security actors remain largely ignored. However, understanding how FIUs function and interact with the recipients of their ‘intelligence products' is key for at least two reasons. On the one hand, the management of ‘dirty money' (and related crimes) partly depends on power relations between FIUs, law enforcement agencies, judicial authorities, and national security services. On the other hand, the empirical focus on FIUs is also a way to more thoroughly examine the role of intelligence in contemporary modes of policing and social control. Drawing on empirical fieldwork in Canada, the article aims to highlight the conditions of entry and the impact of this new kind of intelligence service within the field of security.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CC_114_0171