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Titre La désunion monétaire européenne
Auteur Pierre Jacquet
Mir@bel Revue Politique étrangère
Numéro vol. 58, no 1, 1993
Rubrique / Thématique
La Communauté après Maastricht
Page 43-53
Résumé La crise monétaire que traverse le SME depuis septembre 1992 accroît considérablement la difficulté de respecter les échéances et les conditions contenues dans le traité de Maastricht, à la crédibilité duquel elle porte au demeurant un coup peut-être fatal. La sauvegarde et le renforcement du SME sont importants non seulement pour l'avenir de l'intégration monétaire européenne, mais aussi pour le bon fonctionnement du Grand marché, qui, comme l'expérience des années 30 en a donné la preuve pour le commerce mondial, s'accommoderait mal d'un retour au flottement des parités des différentes monnaies. Cependant, le coût de maintenir le SME apparaît pour la France comme extrêmement lourd, puisqu'il se traduit par des taux d'intérêt réels à court terme de plus en plus intolérables dans un contexte économique dégradé. Pour que la politique économique française fondée sur le « franc fort » puisse porter ses fruits et ne soit pas menacée de rejet, il est devenu fondamental que l'Allemagne donne au plus haut niveau politique des signes tangibles de coopération étroite avec la France, afin que l'on aboutisse rapidement à une élaboration conjointe de la politique monétaire pour les deux pays. Seule une initiative solennelle des deux gouvernements, dans un contexte où la Banque de France deviendrait indépendante et veillerait à la stabilité des prix, peut aussi non seulement préserver ce qui reste du SME, mais aussi restaurer les chances d'avancer vers l'Union monétaire européenne.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais European Monetary Disunion, by Pierre Jacquet The costs of maintaining the European Monetary System (EMS) have become almost overwhelming. France supports excruciating real short term interest rates in order to sustain the Frencb Franc/D-Mark parity, a vital contribution to the preservation of the EMS. Such a policy coula very soon backfire on the French government, unless it is clearly and seriously underwritten by political agreement with Germany, that should lead to a joint determination of monetary policy by the two countries. France must first modify the statutes of its central bank in order to turn it into an independent body with priority assignment to fight inflation. Joint French-German leadership is crucial both to the maintenance of the EMS and to the prospects of EMU. An abandonment of the French Franc/D-mark link would herald the demise of the EMS, a return to floating, and the development of distrust and competitive depreciations among member countries, step hardly conducive to smooth functioning of the Single European Market.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1993_num_58_1_4171