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Titre Partie II. France : passe en avant : Perspectives 2019-2021 pour l'économie française
Auteur , Éric Heyer, Xavier Timbeau
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 163, octobre 2019 Perspectives économiques 2019-2021
Rubrique / Thématique
Prévision
Page 185-250
Résumé Succédant à une année de croissance forte (2,4 % en 2017), l'année 2018 a été marquée par un franc ralentissement de l'économie française (1,7 %). Celle-ci fut affectée par un calendrier fiscal défavorable, une nette dégradation de l'environnement extérieur et des mouvements sociaux intenses. La croissance française, en glissement annuel, est ainsi passée en l'espace d'un an de 3 % à la fin 2017 à 1,2 % fin 2018. Malgré le ralentissement de l'économie de nos principaux partenaires commerciaux, Allemagne en tête, l'activité française résisterait en 2019 (1,3 %), stimulée par les mesures fiscales à destination des ménages et affichant pour la première fois depuis six ans une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro. La France deviendrait ainsi le principal contributeur à la croissance européenne en 2019. Ce passage en avant va de pair avec une faute au regard du Pacte de stabilité et de croissance, celle d'un effort de réduction du déficit structurel presque nul en 2019. En 2020, tirée par une demande interne relativement dynamique grâce à une politique budgétaire en soutien, l'économie française maintiendrait un rythme de croissance de 1,3 %. En 2021, la croissance française devrait revenir à son rythme potentiel de 1,2 %.En 2019, soutenue par les mesures socio-fiscales (12 milliards, soit 0,9 point de RDB), le pouvoir d'achat des ménages augmenterait fortement (+2,4 %), sa plus forte hausse depuis 2007. Cette nette amélioration du pouvoir d'achat n'a pas eu pour le moment les effets escomptés sur la consommation des ménages du fait d'une hausse du taux d'épargne qui s'apparente à une épargne de précaution autre que celle liée au chômage. Le taux de chômage passerait de 8,5 % actuellement à 8,3 % fin 2019, 8,2 % fin 2020 et 8,0 % fin 2021. Malgré la baisse du déficit public à 2,3 % du PIB en 2020 (après 3,1 % en 2019) et 2 % en 2020, la trajectoire économique française se ferait au détriment du respect des règles budgétaires du Pacte de stabilité et de croissance, avec une réduction du déficit public structurel rapporté au PIB inférieure aux préconisations des traités européens. La dette publique, quant à elle, serait de 98,9 % du PIB en 2019 et 2020 (après 98,4 % en 2018), avant d'amorcer un début de réduction en 2021, année où elle atteindrait 98,5 % du PIB.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Following a year of strong growth (2.4% in 2017), the French economy experienced a sharp slowdown in 2018 (1.7%). Growth was hit by an unfavourable fiscal calendar, marked deterioration in the external environment and sharp social conflicts. Year-on-year growth rose from 3% at end 2017 to 1.2% at end 2018. Despite the slowdown in the economies of France's main trading partners, first of all Germany, activity held up in 2019 (1.3%), boosted by tax measures for households. These measures boosted household purchasing power in 2019 (+2.4%), and the unemployment rate should fall gradually from the current 8.5% to 8.3% at end 2019, 8.2% at end 2020 and 8.0% at end 2021. Although France was in breach of the Stability and Growth Pact on public deficit reduction, growth exceeded the euro area average for the first time in six years. In 2020, driven by relatively strong domestic demand thanks to a supportive fiscal policy, the economy should grow by 1.3%, followed by a return in 2021 to potential growth (1.2%). The public deficit should push up to 98.9% of GDP in 2019 and 2020 (after 98.4% in 2018), before falling back to 98.5% in 2021.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_163_0185