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Titre Impact des politiques économiques en situation de rationnement de crédits : illustration à l'aide d'un MCEG appliqué au cas du Rwanda
Auteur Bernard Decaluwé, Fabien Nsengiyumva
Mir@bel Revue Revue d'économie du développement
Numéro volume 1, no 4, 1993
Page 39 pages
Résumé Plusieurs auteurs ont théoriquement montré qu'il fallait tenir compte, dans l'évaluation des politiques de stabilisation, de la liaison directe qui existe entre le secteur réel et les variables monétaires dans le cas des économies financièrement réprimées. Cette liaison résulterait du fait que les unités de production sont obligées de recourir au crédit pour financer une partie ou la totalité de leur fonds de roulement (le working capital). Dans ce contexte, toute politique, de type monétaire ou autre, qui modifie le coût et/ou la disponibilité du crédit, affecte également l'offre agrégée. Ce travail examine dans quelle mesure cette liaison influence les résultats des politiques économiques dans une économie financièrement réprimée. L'instrument privilégié pour réaliser cet objectif est un modèle calculable d'équilibre général (MCEG) qui englobe le secteur réel et le secteur financier. Ce modèle est directement appliqué à l'économie du Rwanda avec les données des années 1986 et 1987. Les résultats obtenus montrent que le sens et l'ampleur des effets des politiques économiques sur les variables importantes de l'économie considérée sont effectivement différents de ceux dégagés d'un modèle qui ignore cette liaison directe entre l'activité de production et les variables monétaires via le financement par le crédit du fonds de roulement des unités de production. Ces résultats montrent cependant que l'influence que peut avoir cette liaison dépend aussi de la structure du secteur réel et du fonctionnement du secteur financier. Nous obtenons notamment que les instruments de contrôle quantitatif et sélectif du crédit en vigueur, le comportement des banques et le poids des unités de production structurées dans les différentes branches de production déterminent l'importance de cette liaison au niveau des conséquences des politiques économiques.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The transmission channel between monetary instruments and the supply side of the economy via credit financing of working capital needs has been theoretically shown to be a crucial link in the evaluation of the effects of stabilization policies in financially repressed economies. We consider that this credit link must be taken into account in the evaluation not only of monetary policies but also of any other non-monetary policies likely to modify the cost and/or the availability of credit. In addition, the influence of this link on the effects of policies would depend on the structure of the real and financial sectors. To verify these hypotheses, we construct a real and financial Computable General Equilibrium (CGE) model, which is calibrated with the 1987 data of Rwanda. This model is composed of two versions of which only one introduces the use of bank credit by firms to finance their working capital needs. The comparison of the results obtained from simulations of alternative policies with these two versions allows us to assess the importance of the monerary transmission channel. Our results show that the sign and level of the effects of economic policies on real micro/macro variables do, in fact, differ between the two versions. We also obtain that the instruments of quantitative and selective credit control in force, the banks' behavior and the relative size of non-structured production units in all sectors determine the influence of that credit link on the results of economic policies.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/recod_1245-4060_1993_num_1_4_889