Titre | Territoires d'intervention, parcours de prise en charge, mobilités | |
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Auteur | Christophe Trombert | |
Revue | Revue française des Affaires sociales | |
Numéro | Hors-série, no 1, 2019 Politiques sociales locales | |
Page | 129-151 | |
Résumé |
L'idéal d'une prise en charge globale, transversale, de proximité, reposant sur des interventions partenariales et ajustées aux difficultés des territoires et de leurs habitants caractérise les politiques sociales territorialisées issues de la décentralisation et de la politique de la ville. Pour autant, les publics de ces territoires sont aussi inscrits dans des « parcours » (d'insertion, de soins, de peine, etc.) qui supposent que des structures d'aide orientent des usagers sur d'autres structures pour la poursuite d'une prise en charge. D'autres publics sont dépourvus de rattachement administratif à un territoire leur permettant d'engager un parcours d'insertion. D'autres encore hésitent à s'engager dans une mobilité territoriale faute de savoir s'ils conserveront sans rupture leurs droits sociaux et les prises en charge de proximité dont ils bénéficient. Entrer dans un parcours de prise en charge ou poursuivre un parcours de prise en charge peut être source de tension entre services sociaux et d'insertion locaux et théoriquement partenaires, lorsque les moyens d'aide et d'intervention sont rares et lorsque les services sociaux ou d'insertion sont évalués séparément sur leur performance propre (ce qui est contradictoire avec l'idée d'une prise en charge globale, qui suppose une efficacité globale et indissociable des acteurs professionnels et des services). Nous montrerons dans cet article qu'il existe entre certains services d'aide des situations de « concurrence inversée », des pratiques de délestage d'usagers, de rétention d'information et, plus généralement, des tentatives de contrôle des entrées en suivi et des réorientations sur d'autres services, afin de préserver à la fois des ressources d'aide, une charge de travail tolérable, une crédibilité professionnelle envers certains partenaires et la réalisation des objectifs d'activité et de « sorties positives » de prise en charge attendus par les financeurs des politiques sociales territorialisées. En somme, accorder de l'attention aux parcours de prise en charge et aux trajectoires de mobilité est une façon d'interroger les politiques sociales territorialisées, et plus précisément les limites du partenariat entre services sociaux ou d'insertion locaux en vue d'une prise en charge globale et de proximité des usagers. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The territorialised social policies resulting from the decentralisation of urban policy are characterised by the ideal of global, cross-cutting and local care based on partner intervention and adjusted to the difficulties of the territories and their inhabitants. Yet the populations concerned are also enrolled as part of “journeys” (in terms of insertion, care, sentences, and so on) requiring aid structures to orient users to other structures for the continuation of support. Other populations lack an administrative connection to a territory enabling the initiation of a pathway to integration. Still others continue to hesitate over a transfer to another part of the country because they are not sure that their current social rights and local support will be maintained without disruption. Entering a care and support journey or pursuing an existing one may cause tensions between the social services and local insertion services – theoretically partners – where aid and intervention resources are scarce and the social or insertion services are assessed separately on their performance (running counter to the idea of global support, which is predicated on global and indissociable efficiency from professionals and services). In this article, we show that situations of “inversed competition” exist between some aid services, together with user offloading, information retention and, more generally, attempts to control inflows and reorientations to other services. The aim of these practices is to safeguard aid resources, maintain a tolerable work load, preserve professional credibility with regards to partners, and meet the objectives on activity and “positive support outflows” expected by the entities funding territorialised social policies. In short, focusing closely on support journeys and occupational mobility trajectories is a way of examining territorialised social policies, and, more specifically, the limits of the partnership between the social services or local insertion services aimed at global support for users at local level. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFAS_190_0129 (accès réservé) |