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Titre Endettement interentreprises et performance macroéconomique en Chine
Auteur Gang Fan
Mir@bel Revue Revue d'économie du développement
Numéro volume 4, no 1-2, juin 1996 L'économie chinoise
Page 47 pages
Résumé L'endettement interentreprises (EIE) dans le secteur industriel de la Chine a augmenté d'environ 200 % en termes réels au cours de l'année 1993 et s'est à nouveau accru de 36,6 % en 1994. Par suite, le délai moyen de paiement a atteint cent quatorze jours en 1994 (il est de cent dix jours en France, ce qui représente le délai le plus important des pays industrialisés occidentaux) ; I'EIE s'est élevé à 43 % du PIB industriel, et le rapport entre I'EIE et le crédit bancaire (aux industries) a atteint 67,4 %. On constate qu'en Chine le niveau élevé de I'EIE résulte fondamentalement, à long terme, de la «contrainte budgétaire souple» des entreprises publiques, qui constitue le principal facteur explicatif d'ordre institutionnel ; à court terme, toutefois, on obtient que la cause essentielle en est l'instabilité macroéconomique et la politique sévère de restriction monétaire mise en œuvre pour lutter contre l'inflation. Différentes méthodes d'apurement de l'endettement, qui ont été utilisées par le passé ou le sont actuellement, sont analysées. D'une façon ou d'une autre, chacune d'entre elles présente des limites. La politique la plus néfaste consiste à apurer I'EIE en augmentant le crédit bancaire alloué aux entreprises ; l'abolition d'une telle politique devrait être annoncée avec fermeté. Pour remédier au problème posé par I'EIE, il convient à long terme de poursuivre les réformes du secteur étatique et des systèmes financiers, et de favoriser notamment le développement d'un marché des effets de commerce ; à court terme, dans le contexte institutionnel actuel (donné), la politique adoptée devrait consister à ajuster la demande agrégée de biens finals (et permettre notamment une progression modérée des investissements en infrastructures, dès lors que «l'atterrissage en douceur» de l'économie est réalisé), et non pas se contenter d'accroître l'offre de ressources d'exploitation aux entreprises. Les politiques menées dans l'économie chinoise actuelle ne devraient pas viser la réduction de I'EIE en termes absolus, mais mettre un terme à sa progression excessive et favoriser la baisse de I'EIE en pourcentage du volume total des transactions dans le cadre du processus de croissance économique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais China's industrial inter-entreprise debt (ied) increased by about 200% in real terms in 1993 and continued to grow by 36,6% in 1994. As result in 1994, the average period of payment delay reached 114 days (in France, it is 110 days, the highest in Western industrialized economies), the ratio of ied over industrial gdp reached 43 % (France 38 %, Japan 59 %), and the ratio of ied over (industrial) bank credit reached 67,4 %. While the «soft budget constraint» of soes is found as the main long-run institutional background for the high level of ied in China, the macroeconomic instability and anti-inflation monetary squeeze is identified as the short-run cause. Various approaches to debt-clearing used previously or currently are examined. All of them have limitations one way or another. The policy of clearing ied by giving enterprises more bank credit is the worst thing to do and the abolition of such kind policy should be firmly announced. While the long-run solutions to the problem are further reforms of state sector and financial systems, including development of a commercial paper market, the short term policy under current (unchanged) institutional arrangement should by adjustment of aggregate demand for final goods (moderate expansion of investment in infrastructures, in particular, when the «soft-landing» has been achieved), not simply increase in supply of operating funds to enterprises. The target of the policies in current Chinese economy should not be the reduction of ied in absolute terms but stopping the excessive growth of ied and lowering the radio of ied over total transaction in the process of economic growth.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/recod_1245-4060_1996_num_4_1_938