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Titre La seule loi « qui soit toujours sûre d'être obéie » : Robespierre, les milices et le débat sur l'armée permanente
Auteur Noah Shusterman
Mir@bel Revue Annales historiques de la Révolution française
Numéro no 398, octobre-décembre 2019
Page 25-46
Résumé En 1790 et 1791, Robespierre présenta un discours qui désavouait les plans du Comité militaire pour réorganiser la Garde nationale. Opposé à l'exclusion des « citoyens non actifs », il souligna les avantages potentiels d'une garde nationale. Pour cela, il s'appuya sur une critique des armées permanentes empruntée à Rousseau, compatible avec une critique plus ancienne puisée chez les écrivains britanniques et populaire auprès des dirigeants de la Révolution américaine. Parce que l'adhésion à la Garde nationale serait inhérente à la citoyenneté elle-même, le rôle que vouait Robespierre à cette Garde s'accordait aussi à sa vision de la citoyenneté dans le cadre d'un État idéal. Robespierre considérait le port d'armes comme élément clé d'une citoyenneté, établissant ainsi les obligations de chacun envers la patrie. De fait, l'examen de ses conceptions permet d'observer sa continuité politique de 1790 à 1794 et contribue à expliquer son opposition à la guerre. Cela révèle aussi les concordances qui existaient entre les priorités de Robespierre et celles des dirigeants de la tradition républicaine anglophone, dans leurs craintes du césarisme.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais In 1790 and 1791, Robespierre presented a speech criticizing the Military Committee's plans for reorganizing the National Guard. Robespierre objected to the exclusion of « citoyens non-actifs ». He stressed the potential advantages of a national guard, though, using a critique of standing armies borrowed from Rousseau but consistent with an older critique borrowed from British writers and popular among leaders of the American Revolution. As National Guard membership would be coterminous with the citizenry itself, his proposed role for the National Guard was also his vision of citizenship in an ideal polity. Robespierre viewed bearing arms as a key element of citizenship. His vision for citizenship stressed obligations toward the patrie. Examining Robespierre's views shows his political continuity from 1790 to 1794 and helps explain his opposition to the war. It also shows the overlap between Robespierre's priorities and those of the leaders of the Anglophone republican tradition, in their fears of Caesarism.(abstract fourni par l'auteur)
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AHRF_398_0025