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Titre De briques et de tôles : Les enjeux idéels et matériels des édifices catholiques en Afrique de l'Ouest
Auteur Jean-Marie Bouron
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 237, 2020/1
Rubrique / Thématique
notes et documents
Page 151-167
Résumé De nos jours, les édifices catholiques sont souvent signalés dans les guides de voyage comme des lieux remarquables dans les villes africaines. À l'époque missionnaire pourtant, la construction des infrastructures chrétiennes répond plus à des impératifs prosaïques qu'à des enjeux esthétiques. La valeur patrimoniale des bâtiments est jugée secondaire par des missionnaires avant tout préoccupés par des questions financières et prosélytes. Ainsi les Pères Blancs qui opèrent en Haute-Volta et en Gold Coast intègrent-ils ces lieux dans leurs stratégies apostoliques pour donner de la visibilité à leurs activités sans pour autant grever leur budget de trop lourdes dépenses. C'est l'appropriation, par la suite, des lieux catholiques par les communautés de fidèles qui a donné un contenu identitaire aux édifices religieux. Devenus « géosymboles » de la chrétienté, plusieurs infrastructures missionnaires prennent une valeur symbolique et mémorielle à mesure que l'Église locale cherche à définir des espaces d'appartenance communs. Cet article s'appuie sur les cas de la Haute-Volta (devenue Burkina Faso) et de la Gold Coast (Ghana) pour interroger la patrimonialisation polysémique des bâtiments missionnaires aux époques coloniales et postcoloniales.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais

‪Nowadays, Catholic buildings are often mentioned in travel guides as remarkable places in African cities. In the missionary era, however, the construction of Christian infrastructures was more in response to prosaic imperatives than to aesthetic challenges. The buildings' heritage value was considered secondary for missionaries primarily concerned with financial and proselytizing challenges. The White Fathers operating in Upper Volta and the Gold Coast thus integrated these places into their apostolic strategies to give visibility to their activities without burdening their budgets with excessive expenses. It is the subsequent appropriation of Catholic places by communities of the faithful that gave an identity content to religious buildings. Having become “geosymbols” of Christianity, several missionary infrastructures take on a symbolic and memorial value as the local Church seeks to define common spaces of belonging. This article relies on the cases of Upper Volta (now Burkina Faso) and the Gold Coast (Ghana) to question the polysemous “heritage-building” of missionary infrastructures in colonial and postcolonial times.‪

Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_237_0151