Titre | « Si jamais je prenais du retard ». Lettres de Mathilda Percival émigrée à son mari John | |
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Auteur | Jessica Vance Roitman | |
Revue | Clio : Histoires, femmes et société | |
Numéro | no 50, 2019/2 Le genre dans les mondes caribéens | |
Rubrique / Thématique | Documents |
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Page | 165-178 | |
Résumé |
Mathilda Percival, libre de couleur, quitta Saint-Eustache, une petite île sous domination hollandaise, entre fin 1859 et début 1860. Elle s'embarqua pour une nouvelle vie sur l'île de Saint-Thomas, située aux Antilles danoises. Cet article s'appuie sur sept lettres de Mathilda à son mari. Elles font la lumière sur la vie et les difficultés des ouvrières émigrées au XIXe siècle aux Caraïbes. Elles montrent que son expérience recoupe celle des employées de maison émigrées à cette époque, auxquelles l'émigration offrait l'occasion d'éprouver un sentiment d'autonomie et d'émancipation. Si les motifs économiques étaient certainement l'une des motivations principales du départ de Mathilda pour Saint-Thomas, les raisons de son exil définitif sont probablement beaucoup plus complexes. Il semblerait que son travail lui ait donné satisfaction. En outre, alors que l'historiographie sur la migration des femmes caribéennes porte principalement sur le XXe siècle (après la construction du Canal de Panama et s'accélérant après 1960), on sait peu sur l'émigration des femmes au milieu du XIXe siècle, après l'abolition de l'esclavage. On en sait encore moins sur les Caraïbes non britanniques, constamment négligées par la recherche – une lacune à laquelle tente de remédier cet article à travers l'étude de ces lettres. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Mathilda Percival, a free woman of color, sailed away from the tiny Dutch-controlled island of St Eustatius some time between late 1859 and early 1860. She was headed for a new life on the Danish island of St Thomas. This article is based on seven surviving letters to her husband. Mathilda's letters shed light on the lives and challenges of female migrant laborers in the mid-nineteenth century Caribbean. They show that her experiences have much in common with those of contemporary female domestic migrant workers, for whom migration offers an opportunity to experience a sense of autonomy and empowerment. The texts show that although Mathilda almost certainly went to St Thomas primarily for economic reasons, her motives for remaining were probably far more complex. Her work seems to have given her satisfaction, and as anthropologist James Clifford has recognized, women “may refuse the option of return when it presents itself, especially when the terms are dictated by men” as was the case for Mathilda. Moreover, while the dominant historiography of Caribbean female migration focuses on the twentieth century (beginning after the completion of the Panama Canal and accelerating post-1960) we know very little about the post-emancipation migration of women in the mid-nineteenth century. We know even less about the chronically understudied non-British Caribbean in this respect – a lacuna the letters explicated in this article will address. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CLIO1_050_0165 |