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Titre Au nom du nom
Auteur Guillaume Carré
Mir@bel Revue Inflexions
Numéro no 27, 2014/3 L'honneur
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 47-59
Résumé Le sens de l'honneur des samouraïs ou des soldats japonais, que l'on imagine volontiers exacerbé, a pu recouvrir des notions variables au cours d'une histoire marquée durant de longues périodes par la domination de l'aristocratie militaire sur le reste de la société. Alors qu'au Moyen Âge, l'honneur des bushi s'attachait à une renommée acquise par des faits d'armes, à partir du xviie siècle, avec la longue période de paix du régime des Tokugawa, les discours sur « la Voie des guerriers » (bushidô) préférèrent mettre l'accent sur le dévouement envers le seigneur et l'incorporation de valeurs morales liées au confucianisme, tout en régulant la violence potentielle que recelait la défense de leur réputation par les samouraïs. Une partie de cet héritage fut captée après l'ère Meiji pour soutenir la construction d'un État et d'une armée modernes, mais il fallut cependant toute la puissance de la propagande et des médias des années 1930 pour aboutir à l'acceptation par l'ensemble de la société de conceptions de l'honneur et de « l'esprit japonais » intimant à l'ensemble des soldats de l'armée impériale de mourir plutôt que de se rendre.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The sense of the honour of the Samurai or of Japanese soldiers that we readily imagine to be exacerbated has covered variable concepts down through a history marked for long periods by the domination of the military aristocracy over the rest of society. Whereas in the Middle Ages, the honour of the Bushi was attached to a renown acquired through feats of arms, as from the xviith Century, with the long period of peace of the Tokugawa regime, the line on “the Path of the warriors” (Bushido) preferred to emphasise devotion to the lord and incorporation of moral values related to Confucianism, while also regulating the potential violence underlying the Samurai defence of their reputation. Part of this heritage was channelled after the Meiji era into supporting the construction of a State and of a modern army, but it nevertheless needed the full power of propaganda and of the media in the 1930s to make the whole of society accept the conceptions of honour and the “Japanese spirit” requiring all of the soldiers of the Imperial Army to die rather than to surrender.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=INFLE_027_0047