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Titre Harkis : entre mémoire et oubli
Auteur Frédéric Médard
Mir@bel Revue Inflexions
Numéro no 34, 2017/1 Étrange étranger
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 129-141
Résumé Confrontés fin 1954 à une nouvelle insurrection en Algérie, les pouvoirs publics constituent prudemment des formations supplétives sous statut civil pour les « opérations de maintien de l'ordre », craignant de voir les armes qui leur sont confiées passer à l'ennemi. C'est lorsqu'il apparaît qu'une victoire ne peut être acquise sans l'adhésion de la population musulmane que le commandement accepte l'accroissement de leurs effectifs, en veillant toutefois à ne pas constituer une sorte d'armée « communautaire » aux côtés des forces de souveraineté. Jusqu'au cessez-le-feu, près de cent soixante-dix mille musulmans servent la France comme supplétifs. Par les accords signés avec le fln, Paris souhaite que ces hommes trouvent leur place dans l'Algérie indépendante. Mais des massacres s'ensuivent, ceux que l'histoire appelle désormais les harkis sont évacués en hâte vers la métropole, où ils sont laissés dans le plus grand dénuement et occultés de la mémoire nationale. Ce n'est qu'en 2003 que la France consent enfin à assumer cette page douloureuse de son histoire, en honorant leur souvenir.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Faced in late 1954 with another insurrection in Algeria, the authorities cautiously formed back-up forces with civilian status to “maintain law and order”, fearing that their weapons might pass to the enemy. Only once it became clear that victory could not be achieved without the support of the Muslim population did those in command accept that their manpower should be increased, while taking care not to form a sort of “community” army alongside “sovereign” forces. Up until the ceasefire, nearly one hundred and seventy thousand Muslims served France as back-up troops. In the accords signed with the FLN (national liberation front), Paris wanted these men to have their place in independent Algeria but as a result of the massacres that followed the men henceforth known in history as the Harkis were hastily evacuated to metropolitan France, where they were left in utter destitution and obliterated from the national memory. Not until 2003 did France finally face up to this painful part of its history by honouring their memory.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=INFLE_034_0129