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Titre La Santa Muerte : symbole et dévotion envers « la reine des épouvantables »
Auteur César Rebolledo González
Mir@bel Revue Sociétés
Numéro no 146, 2019/4 « Le roi clandestin »
Rubrique / Thématique
« Le roi clandestin »
Page 91-103
Résumé Cet article propose une analyse épistémologique de la dévotion de la Santa Muerte au Mexique. La mort, plus que tout autre phénomène, est essentielle à la compréhension de tous les actes humains, en ce sens alors, une analyse de la ferveur religieuse, en tant que forme de paroxysme, offre un point de vue privilégié pour examiner la logique du comportement socioculturel contemporain en Occident. Les domaines de la Santa Muerte sont absolus, mais à la fois souterrains, occultes et marginaux. Suivant l'idée de Simmel sur le roi clandestin, la mort est partout voilée ; l'étudier signifie un moyen de découvrir les fondements de tout type de comportement. La mort est un creuset dans lequel la vie sociale est dynamisée, c'est le substrat tragique de toute chose, le point d'attachement originel d'où émerge la vie. Dans cet article, nous analyserons une série de croyances et de rituels atour de la Santa Muerte au Mexique. Pour cela, nous présentons une approximation hagiographique de la soi-disant Niña Blanca, que nous avons construite avec les témoignages de journalistes, de prêtres et de fidèles. Ensuite, nous analysons la nature de sa stigmatisation sociale sous l'idée anthropologique de la haine de la mort. Enfin, nous nous focalisons sur ce que l'on appelle la domestiaction de la mort, tout en soulignant que le processus de sacralisation du profane est en jeu.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais
This paper offers an epistemological examination of devotion to Santa Muerte in Mexico. It argues that death, more than any other phenomenon, is crucial for understanding all human action. In that sense, an analysis of religious fervor, as a form of paroxysm, offers a vantage point for exploring the rationale of contemporary sociocultural behavior in the West. The domains of Santa Muerte are absolute, but at the same time subterranean, occult, and marginal. Following Simmel's idea of the “hidden king,” death is everywhere, concealed; studying it is therefore a way of discovering the foundations of all behavior. Death is a melting pot in which social life is galvanized. It is the tragic substratum of everything, the original point of attachment from which life emerges. In this article, we will analyze a series of beliefs and rituals that surround Santa Muerte in Mexico. For this, we present a hagiographic approximation of the so-called Niña Blanca, which we constructed with the accounts of journalists, priests, and devotees. Then, we analyze the nature of its social stigma under the anthropological idea of the hatred of death. Finally, we explore the idea of the domestication of death and point out that this relates to the process of sacralization of the profane.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOC_146_0091