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Titre « Je sortais tout le temps en Belgique » : Le rôle de la fête dans une trajectoire de mobilité sociale
Auteur Garance Clément
Mir@bel Revue Sociétés contemporaines
Numéro no 115, 2019/3 Socialisations par l'espace, socialisations à l'espace
Page 65-91
Résumé L'article porte sur les effets de la fréquentation d'espaces festifs internationaux (ici des bars, des salles de concerts et des boîtes de nuit situés en Belgique) dans la trajectoire d'une femme ayant connu différents déplacements sociaux, des classes populaires vers les classes moyennes et supérieures. L'analyse s'appuie sur le cas d'Amina Messaoudi, née en 1959 dans une ancienne ville industrielle du nord de la France, d'un père ouvrier du textile et d'une mère nourrice, tous deux originaires d'Algérie. L'article replace les expériences festives dans une biographie familiale, étudie les propriétés des lieux festifs fréquentés et examine les dispositions qui y sont incorporées et actualisées. En adoptant une perspective biographique, il montre que la fête offre une opportunité de faire fructifier un capital culturel hérité, mais relativise aussi le poids de l'éclectisme social et culturel dans les trajectoires de mobilité sociales féminines. Si les espaces récréatifs et culturels nocturnes constituent bien des cadres de socialisation, leur rôle transformateur reste limité. D'une part, les sorties festives n'ouvrent un horizon social que lorsqu'elles permettent l'activation de dispositions déjà acquises au cours de l'enfance. D'autre part, la « fragilité » de la mobilité sociale initiée par les sorties montre que l'accumulation d'un capital culturel non certifié peut accompagner une forme d'illusion promotionnelle, lorsqu'elle ne s'appuie pas sur une base objective pour confirmer la pente ascendante de la mobilité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais “I would always go out in Belgium.” The Role of Parties in a Path of Social Mobility
This paper questions the way attending international social events (in bars, concert halls and clubs) affects the trajectory of a woman who moved away from the working class to reach the middle and higher class. It builds on the case of Amina Messaoudi, born in 1959 in a Northern French industrial city, daughter of a textile worker and a nanny, both originating from Algeria. Carrying out the sociology of a unique case helps underlying the social conditions that make festive events an opportunity for social mobility. It shows that parties give an opportunity to make inherited resources flourish but also brings a more nuanced picture on the power of cultural and social eclecticism in feminine upward mobilities. First, parties only open new social horizons because they allow for the activation of dispositions already acquired during childhood. Second, the fragility of the social mobility initiated by parties indicates that accumulating uncertified cultural capital can lead to a kind of promotional illusion.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_115_0065