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Titre Réapprendre l'espace après la migration : La construction de rapports différenciés à la ville d'immigrés latino-américains aux États-Unis
Auteur Ana Portilla
Mir@bel Revue Sociétés contemporaines
Numéro no 115, 2019/3 Socialisations par l'espace, socialisations à l'espace
Page 93-121
Résumé À partir du cas d'immigrés latino-américains installés en Californie, cet article met en lumière le rôle primordial de l'espace dans les socialisations postmigratoires. Il compare les rapports à l'espace des membres de deux groupes d'interconnaissance appartenant à différentes fractions des classes populaires immigrées du quartier de Fruitvale, à Oakland. L'article analyse d'abord les conditions dans lesquelles émergent des usages et représentations différenciées de l'espace environnant, en soulignant notamment le rôle des origines sociales et du genre, ainsi que des configurations familiales au pays d'accueil. Les appartenances sociales, les dynamiques de groupe, et les ressources matérielles dont disposent les enquêtés à leur arrivée aux États-Unis conditionnent ainsi les manières dont ces hommes et ces femmes « apprennent » la ville après l'émigration, à s'y déplacer et à valoriser ou dévaloriser ses sous-espaces. Le quartier opère plus largement et à long terme dans les schèmes mentaux comme le cadre de référence à partir duquel se constituent des manières d'investir et de voir la ville, à l'aune duquel ces immigrés se situent spatialement et socialement. Finalement, l'article montre comment ces socialisations divergentes à l'espace participent à la production de différents styles de vie caractéristiques des inégalités qui traversent les classes populaires immigrées installées de longue date aux États-Unis.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Relearn the Space after Migration. Building Differential Relationships at the City of Latin American Immigrants in the United StatesThis article explores the central role of space in processes of socialization after migration. Based on an ethnographic study of immigrants from Latin American living in Oakland, California, we compare the uses and representations of the city and the neighborhood of two distinct social groups among the immigrant working-classes of the Fruitvale neighborhood. First, we show the conditions under which emerge different ways of seeing and investing one's neighborhood and city in everyday life. We analyze how class position in the country of origin, gender, and family relations in the U.S. all participate in this process. Indeed, social position, group dynamics, and the material resources individuals possess when they arrive to the U.S. condition the ways in which immigrant women and men “learn space” after emigrating: how they learn to move through the city, but also how and why they come to view its subspaces positively or negatively. Nevertheless, despite the observed diversity in the ways in which space is utilized and viewed, we see that the Fruitvale neighborhood operates as a common frame of reference from which these immigrant men and women situate themselves both in geographic and social space. This allows us to see how divergent spatial socializations lead to different working class life styles, and reveals the social inequalities that exist within immigrant working class groups established in the United States.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_115_0093