Contenu de l'article

Titre Quatre âges des études migratoires
Auteur Nancy L. Green
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 51, 2020/1 Femmes et genre en migration
Rubrique / Thématique
Actualité de la recherche
Page 185-206
Résumé Cet article propose de retracer les transformations historiographiques concernant le champ des études migratoires depuis quatre décennies, en distinguant quatre périodes différentes mais non étanches, à partir des cas (largement similaires) états-unien et français. Dans un premier temps, la « découverte » des travailleurs immigrés dans les années 1960-1970 permit de questionner l'homogénéité de la classe ouvrière nationale. Mais assez vite, s'imposa une autre « découverte », celle des femmes immigrées, qui donna lieu à un second âge historiographique à partir des années 1970-1980. Ensuite, comme dans l'historiographie plus générale, le genre apparut comme une catégorie d'analyse essentielle dans ce qu'on pourrait appeler le troisième âge de l'histoire des migrations. Encore opératoire aujourd'hui, il permet d'analyser ensemble le politique et l'économique, en portant attention à la façon dont les politiques migratoires comme les marchés du travail nationaux et internationaux affectent la mobilité des hommes et des femmes. Cependant, un quatrième âge s'intéresse désormais à la sexualité des migrants, comme objet d'inquiétude pour les États (peur de la prostitution ou de l'homosexualité) ou comme espace d'intimité (libération sexuelle comme conséquence, voire comme cause, de la migration). L'article s'achève par une réflexion sur l'approche intersectionnelle, inhérente à l'histoire des migrations qui a toujours croisé appartenances sociales et origines. Il souligne également l'importance d'examiner à la fois l'impact du genre sur la migration et celui de la migration sur les rôles genrés.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article traces the historiography of migration studies over the last four decades (in the United States and France), arguing that there have identifiably been four different, albeit overlapping, periods, largely similar in both countries. In the first stage, the new social history of the 1960s-1970s led to a first “discovery”, that of immigrants, pointing out importantly that the national working class was not homogeneous in composition. However, rather quickly another “discovery” was made: that of the immigrant woman, giving rise to a second historiographic “age” from the 1970s-1980s on. Following historiographic trends in general, this history of women then gave way to questions about gender as a category of analysis in what we can call the third period of migration history. While there is still more work to be done on the gender of migration – analyzing the political and the economic in conjunction, drawing attention to the politics of immigration and emigration that target men and women differently, and the ways in which national and international labor markets affect the gender of migration flows – a fourth stage has now emerged, studying aspects related to sexuality. Studies investigate State reactions (fears of prostitution or homosexuality), or explore how migration offers sexual liberation for some. The article ends with reflections on the latest historiographic approach concerning intersectionality (long inherent in migration history's questions concerning class and origins). It emphasizes the importance of research that examines both how gender has an impact on migration and how migration has an impact on gendered roles.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CLIO1_051_0185