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Titre Celles qui sortent et celles qui restent. « Carrières asilaires » des femmes internées dans les asiles en France au XIXe siècle
Auteur Solange Lapeyrière
Mir@bel Revue Clio : Histoires, femmes et société
Numéro no 51, 2020/1 Femmes et genre en migration
Rubrique / Thématique
Varia
Page 283-308
Résumé Contrairement à une idée largement répandue, les femmes entraient en moins grand nombre que les hommes à l'asile, mais que leurs effectifs permanents y étaient plus importants. Les sureffectifs se fabriquaient à l'asile et la question se déplace alors sur ce qui y retenait ainsi les femmes un peu plus que les hommes, alors que médecins et familles développaient des stratégies pour faire sortir les intéressées, en particulier celles qui étaient dites « améliorées ». L'examen des processus de décisions tant des sorties que des maintiens à l'asile montre que c'est l'isolement ou au contraire, l'existence de ressources familiales qui s'avèrent décisives pour une décision de sortie. Cette enquête dévoile des logiques de genre qui ne sont pas propres à l'asile et renvoient, hors asile, aux rôles sociaux féminins de cette époque, à la question de l'autonomie et surtout du manque d'autonomie des femmes qui est renforcée par l'épisode asilaire et la fragilisation sociale qui s'ensuit.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Results from a survey and statistical review reveal that throughout the nineteenth century, contrary to received opinion, fewer women than men entered French mental asylums, yet the total number of women detained on a permanent basis was higher. The asylum itself was, therefore, responsible for a degree of overcrowding. What factors led to women being kept there longer than men? How are we to explain this phenomenon, when doctors and families were developing strategies to bring the women out, especially those who were considered as “having improved”? Studying the decision-making process applied to those who left, as well as to those who remained, shows that on each occasion, the woman's social isolation or, on the contrary, the resources of her family were crucial. This study reveals gender logics, not specific to asylums: it raises the question more generally of women's role in society at this time, of their autonomy and particularly their lack of autonomy, which an episode in an asylum reinforced, creating greater fragility.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CLIO1_051_0283