Titre | La désaccumulation sélective : la place des personnes âgées sur le marché immobilier résidentiel du Grand Lyon (2006-2015) | |
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Auteur | Pierre Le Brun | |
Revue | Espace Populations Sociétés | |
Numéro | no 1, 2020 Logements et espaces de résidences contemporains | |
Résumé |
L'arrivée à la retraite des générations du baby boom, largement propriétaires, pose la question de la place des personnes âgées sur le marché immobilier résidentiel. Les modèles économiques appuyés sur l'hypothèse de cycle de vie (HCV), fondements théoriques des discours d'asset-based welfare, prédisent une désaccumulation immobilière des personnes âgées. Celle-ci, bien que particulièrement modeste dans le cas français, est empiriquement vérifiée [Laferrère, 2008] au prix cependant d'une insuffisante distinction entre propriétés occupées et biens locatifs. L'étude des transactions immobilières menées dans le Grand Lyon entre 2006 et 2015 permet de mettre en évidence le caractère sélectif sous plusieurs aspects de la désaccumulation immobilière des personnes âgées. On observe tout d'abord un traitement différentiel des biens immobiliers selon leur statut d'occupation. Les biens locatifs sont gérés à la façon d'actifs patrimoniaux à travers une désaccumulation de précaution. À l'inverse, l'attachement particulier des ménages au statut de propriétaire-occupant se traduit par une tendance à la conservation des résidences principales. La sélectivité de la désaccumulation présente également une dimension spatiale. Le marché immobilier lyonnais peut ainsi se découper en trois segments. Les communes occupant le centre de l'agglomération lyonnaise se caractérisent par une plus grande financiarisation des modes de gestion des logements tandis qu'une logique davantage résidentielle domine dans le Nord et l'Ouest. Les territoires de l'Est et du Sud se situent dans une position intermédiaire tout en mettant en jeu des biens de valeur moins élevée. La diversité des formes de désaccumulation permet en cela de souligner l'existence d'écarts spatiaux de validité de modèles comportementaux. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The impending retirement of the Baby Boomers, in majority homeowners, raises the question of the elderly people's position in the residential real estate market. The asset-based welfare discourses are based on Life Cycle Hypothesis (LCH) models which predict a decumulation of housing equity by older people. Although particularly modest in the case of France, the decumulation is empirically valid [Laferrère, 2008]. However, these works are confined by an insufficient distinction between rental and owner-occupied houses. A study of the real estate transactions conducted in the Grand Lyon between 2006 and 2015 highlights the selective aspects of real estate decumulation. This paper first explores the differential treatment of houses depending on the housing occupation status. Rental properties and assets are managed in a comparable way through a precautionary decumulation. In contrast, the householders are way more attached to the owner-occupant status, therefore are more likely to retain their main residences. The decumulation selectivity also takes on a spatial dimension. The Grand Lyon real estate market can be segmented into three submarkets. Whereas the central area is driven by a financialisation of housing behaviours, the Western and Northern territories are predominantly marked by residential logics. The Eastern and Southern areas occupy an intermediate position while involving lower-value assets. This observed diversity in the forms of decumulation puts forward a spatially varying validity of behavioural models. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/eps/9310 |