Titre | Les parcs agroforestiers d'Azilal (Maroc) : une construction paysagère pluri-séculaire et toujours vivante | |
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Auteur | Aude Nuscia Taïbi, Mustapha El Hannani, Yahia El Khalki, Aziz Ballouche | |
Revue | Revue de Géographie Alpine | |
Numéro | vol. 107, no 3, 2019 Les petites paysanneries des arrière-pays montagneux et forestiers | |
Résumé |
Le Haut Atlas central marocain dans la région de Beni Mellal-Khenifra (Province d'Azilal) est caractérisé par des paysages fortement anthropisés comme dans toutes les régions de moyenne montagne du Maroc. Il s'agit de parcs arborés construits par la population rurale amazighe dans un contexte d'agriculture vivrière pluviale (bour), associée à l'élevage extensif, principalement ovin et caprin. Les paysages très ouverts sont dominés par des formations pré-forestières d'arbres hors forêt (chênes verts dominants) sélectionnés dans les champs. Des analyses dendrochronologiques sur des chênes verts de la commune d'Agoudi N'Lkhir, montrent qu'un grand nombre est âgé de 200 à 300 ans et leur traitement régulier par recépage à longue rotation (séculaire) fait remonter la structure du parc arboré à au moins 500 à 600 ans. Malgré cet ancrage historique ancien, ces formations fortement anthropisées sont souvent abordées en termes de dégradation tout comme les processus morphogéniques, marqués localement par une forte érosion. Pourtant, les observations de terrain et des analyses diachroniques à partir d'images satellites et photographies aériennes montrent que ces parcs arborés, loin d'être des reliques de paysages passés, sont toujours vivaces et entretenus par les populations rurales, car ils continuent à proposer de multiples fonctions vitales et conservent un rôle social important dans ces contextes montagnards du Haut Atlas central marocain rudes et enclavés. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The Moroccan Central High Atlas in the Beni Mellal - Khenifra region (Azilal Province) is characterized by highly anthropized landscapes as in all the medium mountain regions of Morocco. These are tree parks built by the rural Amazigh population in a context of rainfed food agriculture (bour), associated with extensive livestock farming, mainly sheep and goats. The very open landscapes are dominated by pre-forest formations of trees outside the forest (dominant holm oaks) selected in the fields. Dendrochronological analyses on holm oaks in the municipality of Agoudi N'Lkhir show that a large number of them are 200 to 300 years old and their regular treatment by long rotation (secular) grape varieties raises the structure of the tree park to at least 500 to 600 years. Despite this ancient historical foundation, these highly anthropized formations are often approached in terms of degradation, as are morphogenic processes, which are locally marked by strong erosion. However, field observations and diachronic analyses based on satellite images and aerial photographs show that these tree-lined parks, far from being relics of past landscapes, are still perennial and maintained by rural populations, as they continue to offer multiple vital functions and retain an important social role in these harsh and isolated mountainous contexts of the Moroccan Central High Atlas. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/rga/6524 |