Titre | Le gant constitutionnel réversible : accessoire de l'uniforme militaire.Regard critique sur la crise constitutionnelle algérienne de 2019 | |
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Auteur | Mouloud Boumghar | |
Revue | L'année du Maghreb | |
Numéro | no 21, 2019 Dossier spécial : Quand l'Algérie proteste | |
Rubrique / Thématique | Quand l'Algérie proteste Un régime politique en crise ? Le hirak algérien face au pouvoir |
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Page | 69-88 | |
Résumé |
Le rejet populaire massif d'une candidature à un cinquième mandat du désormais ex-président de la République Bouteflika a progressivement abouti à l'expression d'un désaveu constant du régime algérien dans sa globalité. Au-delà d'une simple crise politique et du sort des titulaires de certaines fonctions, ce sont les principales autorités et institutions étatiques algériennes (la présidence de la République, le Gouvernement, le Parlement, le Conseil constitutionnel et l'état-major de l'ANP) qui voient leur légitimité et leur légalité remises en cause. Les protestataires réclament une « deuxième République » qui doit être un « État civil, non militaire ». Au fur et à mesure de la consolidation de la mobilisation populaire et de l'élévation du niveau de ses revendications politiques, le régime en place a adopté, tout en se réclamant du texte constitutionnel et de la préservation des institutions, des mesures manifestement contraires à la Constitution de 1996 ou qui s'analysent comme une fraude à la Constitution. Aujourd'hui, l'Algérie est dans une impasse constitutionnelle inédite : la prorogation de fait d'un intérim à la tête de l'État pour une durée indéterminée. En arrière-plan, se pose la problématique essentielle du rôle de l'armée. Désormais, en pratique, tout en se défendant de se mêler de politique, l'armée détient ouvertement le monopole de la décision politique. Le Haut Commandement refuse l'idée d'institutions de transition tout comme l'élection, à terme, d'une Assemblée constituante au nom de l'ordre constitutionnel dont il prétend, à tort en droit, que l'armée est la garante. Il tente d'imposer la tenue d'un scrutin présidentiel en intensifiant la répression. Mais la mobilisation populaire refuse tout scrutin tant que les figures du régime resteront au pouvoir et que les garanties d'une élection libre ne seront pas réunies. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The widespread public rejection for a 5th mandate of the now former President of the Republic Bouteflika gradually leaded to a constant expression of dissent against the Algerian regime as a whole. Much more than a simple political crisis and beyond the future of certain high-ranking officials, legitimacy and legality of the key Algerian State authorities or institutions are challenged, i.e. the Presidency of the Republic, the Government, the Parliament, the Constitutional Council and the ANP Military Staff. Protesters claim a « second Republic » that must be a « civil State, not a military ». In front of an increased popular mobilisation and an upgrading level of political grievances, the regime in place took steps that are clearly against the 1996 Constitution or that can be regarded as a constitutional transgression, although it claims to respect the content of the Constitution and protect the institutions. Now, this situation leads Algeria towards a new constitutional deadlock: the de facto prolongation of an interim power at the head of the State for an unlimited duration. The crucial issue in the background is about the role of the army. From now on, in practice and openly, the army holds a monopoly on political decisions, while defending itself not to interfere in politics. The high command refuses the idea of transitional institutions as well as a next election of a constituant assembly in the name of the constitutional order from whom it alleges, wrongly by law, that the army is the guardian. In lieu, the high command tries to impose Presidential elections while increasing repression. But popular mobilisation stands up against any election as long as key figures of the regime will stay in power and until all guarantees for free elections are not fulfilled. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/anneemaghreb/5172 |