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Titre Le droit de séjour des ressortissants d'États tiers ayant la garde effective d'enfants citoyens de l'Union : Cour de justice de l'Union européenne (1re ch.), 30 juin 2016, aff. C-115/15 - Cour de justice de l'Union européenne (gr. ch.), 13 septembre 2016, aff. C-165/14 - Cour de justice de l'Union européenne (gr. ch.), 13 septembre 2016, aff. C-304/14
Auteur Ségolène Barbou des Places
Mir@bel Revue Revue critique de droit international privé
Numéro no 1, janvier-mars 2017
Rubrique / Thématique
Jurisprudence
Page 45-54
Résumé L'article 13, § 2, premier alinéa, sous c), de la directive 2004/38/CE du Parlement européen et du Conseil, du 29 avril 2004, relative au droit des citoyens de l'Union et des membres de leurs familles de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États membres, doit être interprété en ce sens qu'un ressortissant d'un État tiers, divorcé d'un citoyen de l'Union dont il a subi des actes de violence domestique durant le mariage, ne peut bénéficier du maintien de son droit de séjour dans l'État membre d'accueil, sur la base de cette disposition, lorsque le début de la procédure judiciaire de divorce est postérieur au départ du conjoint citoyen de l'Union de cet État membre (1). L'article 12 du règlement (CEE) nº 1612/68 du Conseil, du 15 octobre 1968, relatif à la libre circulation des travailleurs à l'intérieur de la Communauté, doit être interprété en ce sens qu'un enfant et le parent ressortissant d'un État tiers qui en a la garde exclusive bénéficient d'un droit de séjour dans l'État membre d'accueil, au titre de cette disposition, dans une situation, telle que celle en cause au principal, où l'autre parent est citoyen de l'Union et a travaillé dans cet État membre, mais a cessé d'y résider avant que l'enfant n'y entame sa scolarité (2). L'article 20 TFUE doit être interprété en ce sens qu'il ne confère un droit de séjour dans l'État membre d'accueil ni à un citoyen de l'Union mineur, qui réside depuis sa naissance dans cet État membre dont il n'a pas la nationalité, ni au parent, ressortissant d'un État tiers, ayant la garde exclusive dudit mineur, lorsque ceux-ci bénéficient d'un droit de séjour dans cet État membre au titre d'une disposition du droit dérivé de l'Union. L'article 21 TFUE doit être interprété en ce sens qu'il confère audit citoyen de l'Union mineur un droit de séjour dans l'État membre d'accueil, pour autant qu'il remplisse les conditions énoncées à l'article 7, § 1, de la directive 2004/38, ce qu'il appartient à la juridiction de renvoi de vérifier. Si tel est le cas, cette même disposition permet au parent qui a effectivement la garde de ce citoyen de l'Union de séjourner avec celui-ci dans l'État membre d'accueil (3). L'article 21 TFUE et la directive 2004/38/CE du Parlement européen et du Conseil, du 29 avril 2004, doivent être interprétés en ce sens qu'ils s'opposent à une réglementation nationale imposant de refuser de manière automatique l'octroi d'un permis de séjour au ressortissant d'un État tiers, parent d'un enfant mineur citoyen de l'Union, ressortissant d'un État membre autre que l'État membre d'accueil, qui est à sa charge et qui réside avec lui dans l'État membre d'accueil, au seul motif qu'il a des antécédents pénaux (4). L'article 20 TFUE doit être interprété en ce sens qu'il s'oppose à cette même réglementation nationale imposant de refuser de manière automatique l'octroi d'un permis de séjour au ressortissant d'un État tiers, parent d'enfants mineurs citoyens de l'Union et dont il assure la garde exclusive, au seul motif qu'il a des antécédents pénaux, lorsque ce refus a pour conséquence d'imposer à ces enfants de quitter le territoire de l'Union européenne (5). L'article 20 TFUE doit être interprété en ce sens qu'il s'oppose à une réglementation d'un État membre imposant d'expulser du territoire de cet État membre, vers un État tiers, un ressortissant d'un tel État qui a fait l'objet d'une condamnation pénale, alors même que celui-ci assure la garde effective d'un enfant en bas âge, ressortissant de cet État membre, dans lequel il séjourne depuis sa naissance sans avoir exercé son droit de libre circulation, lorsque l'expulsion de l'intéressé imposerait à cet enfant de quitter le territoire de l'Union européenne, le privant ainsi de la jouissance effective de l'essentiel de ses droits en tant que citoyen de l'Union. Toutefois, dans des circonstances exceptionnelles, un État membre peut adopter une mesure d'expulsion à condition que celle-ci soit fondée sur le comportement personnel de ce ressortissant d'un État tiers, lequel doit constituer une menace réelle, actuelle et suffisamment grave portant atteinte à un intérêt fondamental de la société de cet État membre, et qu'elle repose sur une prise en compte des différents intérêts en présence, ce qu'il appartient à la juridiction nationale de vérifier (6). [Les motifs décisoires des arrêts commentés ci-dessous sont publiés sur le site )
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RCDIP_171_0045