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Titre « Mendiants thésauriseurs », « Diogènes » ou « Pluchkines » : travailler auprès de personnes vivant dans l'incurie en France
Auteur Émilie Guitard, Igor Krtolica
Mir@bel Revue Tracés
Numéro no 37, 2019/2 Les irrécupérables
Rubrique / Thématique
Témoignages
Page 181-203
Résumé Dans ce dossier sont rassemblés des témoignages de professionnelles – infirmières, psychologue et sociologues de formation – travaillant au quotidien avec des personnes qui ont été diagnostiquées comme souffrant du « syndrome de Diogène ». Ce syndrome, qui fait encore l'objet d'une controverse nosographique et clinique, est parfois défini comme un trouble associant une tendance à l'accumulation d'objets dénués de valeur d'usage (syllogomanie), une forte négligence de l'hygiène physique et domestique, ainsi qu'un isolement social prononcé. Une continuité particulière semble ainsi s'établir entre ces personnes et les choses déchues dont elles s'entourent, contamination à la fois symbolique et sensible (par les odeurs qui se transmettent au corps, par les vêtements négligés, etc.), jusqu'à les rendre ensemble « immondes » et « irrécupérables » aux yeux de l'entourage et du voisinage. Les témoignages recueillis ici permettent ainsi de questionner la mise en place, dans les discours comme dans les pratiques, d'un continuum entre des choses et des individus placés hors du monde, perçus et gérés comme ne pouvant y être réintégrés, ou alors au prix d'efforts obstinés.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Here are gathered a series of accounts coming from professionals – nurses, psychologists, sociologist, urbanist – working with people diagnosed as suffering from the “Diogenes Syndrome”. This syndrome, which comprehension is still controversial, is often defined as a trouble combining a tendency to compulsive hoarding (syllogomania), a great neglect of oneself and of one's habitation, and a pronounced social isolation. Between these persons and the fallen objects they gather and share their lives with, a type of continuity appears, symbolic as well as concrete (by the smells, the clothes, etc.), to such an extent that they both become “irrecoverable” in the eyes of their relatives and of their neighbourhood. Thus, these accounts are a way of questioning a hypothetical continuum, discursive as well as practical, between people and things placed out of the world, seen and handled as if they couldn't be reintegrated in it, or else at a very great cost.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/traces/10399