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Titre La lutte contre la récidive dans le système pénal italien
Auteur Alessandro Bernardi
Mir@bel Revue Revue de science criminelle et de droit pénal comparé
Numéro no 3, juillet-septembre 205
Rubrique / Thématique
Doctrine
Page 573-594
Résumé Dans le but de réduire le taux de récidive, le modèle italien fait appel à l'utilisation alternée - diachronique et parfois même synchronique - de deux stratégies opposées de politique criminelle. La première, de nature répressive, prévoit le renforcement des mesures de sûreté et l'élévation du niveau de sévérité de la peine. La seconde, centrée sur l'indulgence, mise à la fois sur la réduction maximale du nombre des personnes soumises à la réclusion et sur l'abréviation de la durée de l'emprisonnement. La stratégie répressive, qui recueille le consentement presque unanime de l'opinion publique, mise sur l'effet d'intimidation intrinsèque aux mesures pénales, sur l'efficacité neutralisante de la détention et sur son aptitude potentielle à la rééducation du condamné. La stratégie opposée, en partie inspirée par la condamnation prononcée par la CEDH contre l'Italie à cause de la situation de surpeuplement chronique des prisons italiennes, est fondée sur l'idée que les mesures de détention au lieu de faciliter la rééducation du condamné en favoriseraient plutôt la désocialisation et la récidive. Dans leur dimension absolue, ces deux stratégies de politique criminelle présentent également des inconvénients et s'exposent à des critiques. De surcroît, une synthèse réfléchie dans ce domaine est rendue plus difficile par la dimension émotionnelle et irrationnelle qui caractérise souvent les choix de politique criminelle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais With the purpose of reducing recidivism rates, two contrasting criminal policy are - sometimes alternatively, sometimes simultaneously - enforced in Italy. The first one has a repressive nature, as it consists of strengthening safety measures and increasing the level of criminal sanctions ; the second one has a lenient nature, as it consists of reducing the entering into prison rates and shortening the average incarceration period. The first one, which is mostly favoured by the public opinion, is focused on the general preventive mechanism of punishment, on the neutralisation effect of prison and on its supposed rehabilitative capacity. On the contrary the second one, which has also been imposed by the ECHR judgment against Italy for systemic prison overcrowding, is based on the idea that detention facilitates the de-socialization and the reoffending of convicted individuals, instead of promoting their re-education. The uncompromising versions of both these options of criminal policy have disadvantages and can be criticized. A balanced analysis is made even more difficult by the recurrent irrational and emotional approach of criminal policy.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RSC_1503_0573