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Titre Politique de recherche nationale et risque environnemental global : L'action de la DGRST pour les sciences de la stratosphère face à la « crise de l'ozone » (1976-1981)
Auteur Cécile Crespy, Morgan Jouvenet
Mir@bel Revue Revue Française de Sociologie
Numéro vol. 61, no 1, janvier-mars 2020
Rubrique / Thématique
Varia
Page 17-42
Mots-clés (matière)chercheur coopération scientifique crise diplomatie environnement expertise gaz politique de la recherche pollution atmosphérique pollution industrielle principe de précaution recherche relations internationales sciences naturelles
Résumé La « crise de l'ozone » a transformé les sciences de l'atmosphère. Sur le plan politique, elle a entrainé une reconfiguration des discussions internationales sur l'environnement, aujourd'hui bien documentée. Mais comment la question de la pollution par les chlorofluorocarbones (CFC) a-t-elle influencé les relations entre savants et politiques en France, au cours des années 1970 ? Quels sont les tenants et aboutissants du soutien dont les spécialistes français de la stratosphère ont bénéficié, dans la première phase de cette crise ? L'article propose de le saisir à travers le prisme offert par les archives de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST), organisme qui a constitué l'un des vecteurs importants de ce soutien, avec la mise en place d'une « action concertée » (AC) dédiée à la physico-chimie de la stratosphère (1976-1981). L'exploitation de ces archives permet de montrer comment la nécessité d'une coopération internationale s'est articulée avec des enjeux de souveraineté nationale, au sujet d'une crise environnementale globale. Elle permet aussi d'analyser la teneur des interactions entre décideurs scientifiques et politiques, au sein du dispositif des AC. S'il démultiplie les forces de recherche, il apparait aussi comme un lieu important de définition de la « recherche utile », dans lequel les chercheurs sont directement confrontés aux attentes du pouvoir politique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais French National Research Policy and Global Environmental Risk:Action by the Délégation Générale à la Recherche Scientifique et Technique (DGRST) to Support Atmospheric ‟Science of the Stratosphere” in Response to the ‟Ozone Crisis” (1976-1981)The ‟ozone crisis” transformed atmospheric science. Politically, it led to a reconfiguration of international discussions on the environment, a change that has now been well documented. But how did the question of chlorofluorocarbon pollution (CFC) impact relations between scientific experts and politicians in France during the 1970s? What were the whys and wherefores of the support that French specialists of the stratosphere received during the first phase of the crisis? We study the archives of the DGRST (Délégation Générale à la Recherche Scientifique et Technique; the state-created science and technology research agency of the time, charged with coordinating government, research institute, and university research), which proved a key vector of that support as it was instrumental in setting up a ‟concerted action” (CA) on the physical-chemical properties of the stratosphere (1976-1981). The archive material clarifies how the need for international cooperation interacted with national sovereignty issues in connection with a global environmental crisis, while enabling us to analyze the content of interactions between scientific and political decision-makers within the CA framework. While the CA greatly bolstered research power, it also seems to have been an important locus for defining ‟useful research”, a space where researchers were directly confronted with the wishes and expectations of the political authorities.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFS_611_0017