Titre | Organiser le mercenariat par le marché ? : Du droit international à la norme managériale sur le marché de la sécurité privée | |
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Auteur | Cyril Magnon-pujo | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 234, septembre 2020 L'organisation internationale de l'économie | |
Page | 66-87 | |
Résumé |
Traditionnellement pensé comme étant du ressort des États et du droit, le contrôle de la violence privée s'avère depuis 2010 prendre les formes d'un mécanisme de soft law dans la mesure où les compagnies de sécurité privée s'adaptent aujourd'hui à une certification commerciale plutôt qu'à une convention internationale de caractère obligatoire. Là où d'autres options de régulation étaient avancées, c'est en effet le principe d'une standardisation technique qui a prévalu. Au moyen d'une sociologie des normes et des relations internationales, l'article montre que c'est dans la lutte entre champs nationaux mais aussi entre secteurs sociaux que ce mécanisme s'impose. C'est en s'intéressant plus particulièrement aux agents impliqués, à leur partage d'un certain habitus juridique et à leur possession d'un capital culturel et social important, que l'on peut comprendre comment un consensus se forge entre experts du secteur privé et public, représentants des États, des compagnies de sécurité privée et des ONG. Dans la configuration de cet espace trans-sectoriel des experts du droit, émerge une politique de régulation commerciale des compagnies de sécurité privée entre concurrences et alliances qui ne sauraient se réduire à une simple lutte entre puissances étatiques. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Control over private violence is traditionally conceived as falling under the remit of the state and law. Yet, since the 2010s, the regulation of private violence is characterized by a soft law mechanism which enables private security companies to adhere to a business certification rather than a legally binding international treaty. While other regulating options were considered, it is indeed the principle of a technical standardization that prevailed. Based on a sociological approach to norms and international relations, this article underscores that this resulted from struggles between national fields as well as social sectors. It channels attention towards the experts involved in the process : their common juridical habitus and strong cultural and social capital help explain the emergence of a consensus among private and public sectors experts, representing states, private security companies and NGOs. This transnational space structured around competing and allied legal experts accounts for the prominence taken by the option of a market regulation of private security companies – an outcome which cannot be explained solely by a focus on power struggles between states. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_234_0066 |