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Titre Thinking about Indigeneity with Respect to Time and Space: Reflections from Southeast Asia
Auteur Ian G. Baird
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 2, 2020 Identification, visibilité et reconnaissance des populations autochtones : quels enjeux géographiques ?
Rubrique / Thématique
I. Définir, identifier, dénombrer les populations autochtones : qui est autochtone ?
Résumé La plupart des gens considèrent comme allant de soi qu'il est relativement facile de déterminer qui est autochtone et qui ne l'est pas. En effet, dans les Amériques et en Océanie, où se sont implantées d'importantes colonies de peuplement, les peuples autochtones sont généralement considérés comme les descendants de ceux qui habitaient ces espaces avant l'arrivée des colons blancs. L'Asie du Sud-Est, qui a moins été concernée par cette forme d'implantation, n'a toutefois pas moins été marquée par le colonialisme européen, rendant la question « qui est autochtone ? » beaucoup plus difficile à répondre. Cette question est par ailleurs contestée sur le plan politique, dans la mesure où tant les minorités ethniques que les populations majoritaires peuvent vraisemblablement revendiquer qu'ils sont autochtones là où ils vivent. Il est à cet égard symptomatique que, suivant ce que l'on connaît désormais comme la « théorie des eaux salées », la plupart des États en Asie du Sud-Est considèrent soit que leurs populations sont toutes autochtones, soit qu'il n'y a pas de peuples autochtones en leur sein. Aussi, de nouvelles conceptions globalisées de l'autochtonie circulent, s'hybrident et se mettent en place, bien qu'inégalement. Il est remarquable que les peuples autochtones tendent désormais à être conceptualisés en tant que « peuples colonisés », davantage que comme simples « peuples premiers », dissociant ainsi partiellement l'autochtonie de l'espace et du temps. Dans cet article, je soutiens que les idées associées à l'autochtonie sont en perpétuel changement et se trouvent mieux prises en compte sous l'angle du temps et de l'espace, concepts servant de fondement aux affirmations relatives à qui est autochtone et qui ne l'est pas.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Most people take it for granted that it is relatively easy to determine who is Indigenous and who is not. Indeed, in the Americas and Oceania, where a lot of settler colonialism occurred, Indigenous peoples are generally considered to be the descendants of those who inhabited these spaces prior to the arrival of white settlers. In Southeast Asia, however, there was plenty of European colonialism, but much less white settler colonization. This has made the question of “who is Indigenous” much more difficult to answer, and politically contested, as both ethnic minority and majority populations are able to credibly claim that they are “Indigenous” to where they live. Indicative of the contested nature of the issue, and following what has come to be known as the ‘salt-water theory', most states in Southeast Asia stipulate that their populations are either all Indigenous, or that there are no Indigenous peoples within their borders. Yet new globalized conceptions of indigeneity are circulating, hybridizing and taking hold, albeit unevenly. Crucially, Indigenous peoples are now increasingly being conceptualized as “colonized peoples” rather than simply “first peoples”, thus partially uncoupling indigeneity from space and time. In this paper, I contend that relational ideas associated with indigeneity are perpetually changing and are best considered through the lens of time and space, concepts that serve as the foundation for assertions related to who is Indigenous and who is not.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/eps/9628