Titre | Anthropologie coloniale, « gestion des sauvages » et essentialisation des populations autochtones à Taiwan du temps de l'empire japonais (1895-1945) | |
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Auteur | Arnaud Nanta | |
Revue | Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est | |
Numéro | no 35, 2020 Recherche en sciences humaines sur l'Asie du Sud-Est | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 105-140 | |
Résumé |
De nombreuses enquêtes anthropologiques furent réalisées à propos des populations autochtones de Taiwan durant les cinquante années de la période coloniale japonaise, de 1895 à 1945. Ces groupes, désignés comme « aborigènes », furent considérés en dehors de l'Histoire, dans laquelle la domination coloniale les auraient fait entrer. Le présent article se penchera sur l'histoire de l'anthropologie coloniale et des politiques japonaises à Taiwan. Une problématique centrale domina la recherche savante et les discours administratifs de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1940 : la classification ethnique et géographique des « races aborigènes » de Taiwan en termes de complexes « racio-culturels ». On analysera ici cette anthropologie aborigène et plus succinctement l'archéologie préhistorienne coloniale, tout en les reliant à la « gestion des sauvages » c'est-à-dire la « politique aborigène » menée à l'égard de ces populations. Une première partie reviendra sur le contexte global de l'anthropologie du second XIXe siècle, puis se penchera sur les travaux fondateurs de l'anthropologie coloniale entre 1896 et 1902. Dans un deuxième temps, on présentera, pour une période allant de 1900 à 1918, l'enchevêtrement entre les travaux des commissions d'experts du Gouvernement général de Taiwan et la politique dite de « gestion des sauvages », c'est-à-dire l'endiguement des zones montagnardes. Enfin, on évoquera les travaux du laboratoire d'Ethnologie et du laboratoire d'Anatomie de l'université impériale de Taihoku (Taipei). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Many anthropological surveys were carried out on the indigenous populations during the fifty years of the Japanese colonial rule, from 1895 to 1945. These groups, referred to as “aborigines”, were considered outside history, into which colonial domination would have brought them. This article will look at the history of colonial anthropology and Japanese policies in Taiwan. A central issue that dominated scholar research and administrative discourse from the late 19th century to the 1940s was the ethnic and geographical classification of Taiwan's “aboriginal races” in terms of “racial-cultural” complexes. This paper will analyse this aboriginal anthropology and, more succinctly, colonial prehistoric archaeology, while linking them to the “management of the savages”, i.e. the aboriginal policy towards these populations. The first part will consider the overall context of anthropology in the second 19th century, then look at the founding work of colonial anthropology between 1896 and 1902. In the second part, we will present, for a period from 1900 to 1918, the tangle between the work of the commissions of experts of the Government-general of Taiwan and the aboriginal policy, i.e. the containment of mountain areas. Finally, we will analyze the works of the Ethnology Laboratory and the Anatomy Laboratory of the Imperial University of Taihoku (Taipei). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/moussons/6075 |