Contenu du sommaire : Recherche en sciences humaines sur l'Asie du Sud-Est
Revue | Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est |
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Numéro | no 35, 2020 |
Titre du numéro | Recherche en sciences humaines sur l'Asie du Sud-Est |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Editorial
- Revues en lutte - Comité éditorial p. 5
In memoriam
- Quang Po Dharma (1945-2019) - Jean Baffie p. 7-15
- In memoriam Gilles Delouche, แก่ ศาสตราจารย์ ดร. ชิลล์ เดอลูช - Louise Pichard-Bertaux, Jean Baffie p. 17-24
Articles
- La « religion » des déesses-mères (Đạo Mẫu) au Vietnam : enjeux politique et économique d'une revendication de statut - Thi Thanh Phuong Nguyen-Pochan Cet article examine les nouveaux enjeux et les nouveaux acteurs qui participent au processus de reconfiguration des espaces religieux nationaux au Vietnam à la suite de la mise en place de la nouvelle politique religieuse depuis les années 1990. Il prend pour objet d'étude le culte des déesses-mères (Đạo Mẫu) dont l'intégration dans l'espace politico-religieux national est un long processus et s'inscrit pleinement dans l'essor du nationalisme culturel du Vietnam. Au-delà d'un simple nationalisme étatique, le développement du culte relève d'une libéralisation effective du marché cultuel, d'une part, et, d'autre part, d'un nouvel activisme religieux et d'une lutte pour la reconnaissance officielle de l'État en tant que religion. La dynamique de revendication du culte est examinée à travers la controverse entre ses adeptes et les bouddhistes, qui a surgi et évolué exclusivement sur Internet dans les années 2017 et 2018. Nous nous appuyons sur les vidéos issues de YouTube, dans lesquelles sont produits les discours des acteurs des deux camps, afin d'en retracer l'histoire et de saisir les enjeux de cette polémique.This article questions new issues and actors in the reconfiguration of national religious spaces after a new religious policy was implemented in the 1990s. It focuses on the worship of Mother-Goddesses (Đạo Mẫu) which has taken a long time to become part of the national politico-religious space and is fully in keeping with the rise of Vietnam's cultural nationalism. Beyond mere state nationalism, this cult has developed as a result of effective liberalization of the cult market on the one hand and struggle for official recognition as national religion on the other hand. The dynamic of worship advocacy is examined through the dispute between Mother-Goddesses followers and Buddhists, which appeared and evolved exclusively on the Internet between 2017 and 2018. My data come from YouTube videos, in which discourses of protagonists on both sides are produced. This study aims to trace the history and grasp the issues of this controversy.
- Héros nationaux, Bouddha des Neuf Cieux et déesses-mères : politique et religion dans le Viêt Nam rural contemporain - Phương Anh Phan, Lauren Meeker p. 59-82 La politique et la religion ont longtemps été considérées comme des domaines conflictuels dans le discours officiel de la République socialiste du Viêt Nam. L'observation des pratiques religieuses au niveau local montre cependant que la négociation entre les institutions religieuses et l'État a toujours eu lieu et continue aujourd'hui. Analysant des données collectées ces dix dernières années, cet article explore la relation dialectique entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique dans un village de la province de Nam Định. Les entretiens avec des anciens et deux maîtres de rituel, l'observation des cultes dédiés au génie tutélaire et à des ancêtres de lignées démontrent que les figures révolutionnaires telles que Hồ Chí Minh, les martyrs nationaux et les personnalités militaires, sont légitimées dans l'ordre villageois par leur intégration dans le rituel local et la mystique taoïste.Politics and religion have long been seen as conflicting domains in the Socialist Republic of Viêt Nam in official discourse. Yet, attention to local religious practice reveals long historical traditions of negotiation between local religious institutions and the State that continue in contemporary practice. Based on data collected over the last ten years, this paper explores the dialectical relationship between religious and state power in a rural village in Nam Dinh Province. Interviews with village elders and two ritual masters, and observation of communal rituals to propitiate the village tutelary god and lineage ancestors demonstrates that figures associated with the revolutionary State, such as Hồ Chí Minh, national martyrs and military personalities, are legitimized and integrated into the local communal order through their integration into local rituals and daoist mysticism.
- Juger aux marges de l'Indochine : le cas des trafiquants d'opium de Lào Cai (1902-1940) - Thomas Claré p. 83-104 Alors que l'opium constitue un pilier économique de l'Indochine, l'administration coloniale dut prendre des mesures pour lutter contre la contrebande qui mettait à mal l'équilibre des finances de la colonie. La principale de ces mesures fut la mise en place d'un système judiciaire pour réprimer les trafiquants sur l'ensemble du territoire, et en particulier dans les provinces où la contrebande était la plus active, comme celle de Lào Cai, frontalière avec le Yunnan qui était un centre majeur de production de l'opium. Le présent article se donne pour objectif de cerner les contours de cette répression judiciaire aux marges de l'Empire, à travers le cas des trafiquants d'opium qui constituaient les principaux contingents de criminels à Lào Cai. Il s'agira de comprendre les rouages de cette justice typiquement coloniale et les limites de son exercice en matière de répression de la contrebande.As the Régie of opium constituted an economic foundation of French Indochina, the colonial administration had to take measures against smuggling, which jeopardize the financial balance of the colony. The main measure established a judicial system specifically designed to restrain traffickers throughout the territory, and especially in provinces like Lào Cai, a border province with Yunnan, a major center for opium production, where smuggling was most prevalent. This article traces how these laws were enforced in the margins of the French colonial Empire by looking into the case of opium traffickers, who accounted for the bulk of criminal activity in Lào Cai. It will also explore the wheels of this typically colonial justice and the reasons that hampered its effectiveness.
- Anthropologie coloniale, « gestion des sauvages » et essentialisation des populations autochtones à Taiwan du temps de l'empire japonais (1895-1945) - Arnaud Nanta p. 105-140 De nombreuses enquêtes anthropologiques furent réalisées à propos des populations autochtones de Taiwan durant les cinquante années de la période coloniale japonaise, de 1895 à 1945. Ces groupes, désignés comme « aborigènes », furent considérés en dehors de l'Histoire, dans laquelle la domination coloniale les auraient fait entrer. Le présent article se penchera sur l'histoire de l'anthropologie coloniale et des politiques japonaises à Taiwan. Une problématique centrale domina la recherche savante et les discours administratifs de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1940 : la classification ethnique et géographique des « races aborigènes » de Taiwan en termes de complexes « racio-culturels ». On analysera ici cette anthropologie aborigène et plus succinctement l'archéologie préhistorienne coloniale, tout en les reliant à la « gestion des sauvages » c'est-à-dire la « politique aborigène » menée à l'égard de ces populations. Une première partie reviendra sur le contexte global de l'anthropologie du second XIXe siècle, puis se penchera sur les travaux fondateurs de l'anthropologie coloniale entre 1896 et 1902. Dans un deuxième temps, on présentera, pour une période allant de 1900 à 1918, l'enchevêtrement entre les travaux des commissions d'experts du Gouvernement général de Taiwan et la politique dite de « gestion des sauvages », c'est-à-dire l'endiguement des zones montagnardes. Enfin, on évoquera les travaux du laboratoire d'Ethnologie et du laboratoire d'Anatomie de l'université impériale de Taihoku (Taipei).Many anthropological surveys were carried out on the indigenous populations during the fifty years of the Japanese colonial rule, from 1895 to 1945. These groups, referred to as “aborigines”, were considered outside history, into which colonial domination would have brought them. This article will look at the history of colonial anthropology and Japanese policies in Taiwan. A central issue that dominated scholar research and administrative discourse from the late 19th century to the 1940s was the ethnic and geographical classification of Taiwan's “aboriginal races” in terms of “racial-cultural” complexes. This paper will analyse this aboriginal anthropology and, more succinctly, colonial prehistoric archaeology, while linking them to the “management of the savages”, i.e. the aboriginal policy towards these populations. The first part will consider the overall context of anthropology in the second 19th century, then look at the founding work of colonial anthropology between 1896 and 1902. In the second part, we will present, for a period from 1900 to 1918, the tangle between the work of the commissions of experts of the Government-general of Taiwan and the aboriginal policy, i.e. the containment of mountain areas. Finally, we will analyze the works of the Ethnology Laboratory and the Anatomy Laboratory of the Imperial University of Taihoku (Taipei).
- La première traduction chinoise de Mi ultimo pensamiento ? Remarques sur la circulation et le processus de traduction du poème de José Rizal - Pierre-Mong Lim p. 141-161 Si la question de la première traduction chinoise du célèbre poème du héros national philippin, José Rizal, mérite d'être abordée c'est que, à travers elle, transparaissent les enjeux essentiels d'un moment historique peu étudié où s'est élaborée une conscience nationale chinoise. En effet, durant les premières années du XXe siècle, les Philippines, qui se battent pour leur indépendance, apparaissent comme un modèle à un certain nombre de réformateurs et de révolutionnaires de l'Empire des Qing, dont Ma Junwu, le traducteur de Rizal. En examinant la réception du poème, puis son processus de traduction, nous verrons comment se forme alors une subjectivité nationale inédite qui, en inscrivant la Chine à l'intérieur de l'Asie, espace nouveau où circulent hommes, idées, armes et poèmes, s'identifie aux luttes anticoloniales.The question pertaining to the first Chinese translation of the famous poem by José Rizal, the Filipino national hero, relates to essential aspects of the forming of a Chinese national consciousness in the first years of the xxth century. At a time when the Philippines waged a war for its independence, it appeared as a model to follow for the reformists and revolutionaries of the Qing Empire, among whom Ma Junwu who will translate Rizal's poem. By examining the reception of the poem and its translation process, we shall see how a new national subjectivity was formed that identified itself to anticolonial struggles by placing China in Asia, a whole new space for the circulation of men, ideas, weapons and poems.
- Interrogating Dislocated Masculinities and HIV Vulnerabilities: A Case Study of Vietnamese Migrants Workers in Southern Laos - Souvanxay Phetchanpheng, Pascale Hancart Petitet, Tam Nguyen, Nicolas El Haïk-Wagner p. 163-186 La migration vietnamienne n'est pas un phénomène nouveau au Laos, mais elle est particulièrement en hausse depuis les années 1990. Si les études ont surtout interrogé ces mobilités sur les questions de souveraineté de l'État, on en sait peu sur les expériences vécues par les travailleurs migrants vietnamiens au Laos. S'appuyant sur des données ethnographiques recueillies en 2018 à Savannakhet, dans le sud du Laos, et durant plusieurs années de recherche de terrain effectuées dans ce pays, cet article explore les généalogies des parcours migratoires et les carrières sexuelles de travailleurs vietnamiens sur les chantiers de construction. La migration de ces travailleurs, principalement motivée par des motifs économiques, dépend fortement de leurs liens de parenté et d'amitié. À Savannakhet, ils créent des enclaves vietnamiennes tout en légitimant leur présence en s'appuyant sur les stéréotypes coloniaux concernant le peuple Lao. Notre étude met en lumière la construction de masculinités disloquées tout en soulevant des questions sur les vulnérabilités infectieuses au VIH dans la migration transfrontalière en Asie du Sud-Est.Vietnamese migration is not a new phenomenon in Laos, but is particularly on the rise since the 1990s. While studies have mainly examined these mobilities with regards to issues of state sovereignty, little is known about the lived experiences of Vietnamese migrant workers in Laos. Drawing on ethnographic findings collected in 2018 in Savannakhet, in southern Laos, and during several years of field research carried out in this country, this paper explores the genealogies of migration paths and the sexual careers of Vietnamese male construction workers. The migration of these migrant workers, primarily driven by economic motives, heavily relies on their extended kinship and friendship networks. In Savannakhet, they create Vietnamese enclaves while legitimising their presence drawing on colonial stereotypes about Lao people. This new environment enhances their financial situations and increases their sexual freedom, consequently reconfiguring marital situations in ways that are closely tied to their socio-economic status. In turn, our study sheds light on the construction of dislocated masculinities while raising questions about HIV and STI vulnerabilities in cross-border migration in South-East Asia.
- Re-defining the Stay-behind Indonesian Men: Changing Masculinities in the Context of Women's Transnational Migration - Herbary Zhang p. 187-211 Au cours des quatre dernières décennies, la migration internationale de personnes engagées dans des travaux intérimaires est devenue une stratégie de subsistance majeure pour les habitants des zones rurales en Indonésie. Plus de 80 % des migrants contractuels enregistrés par le Bureau of Manpower, Employment and Trainin (BMET) étaient des personnels soignants et des femmes de ménage embauchées à Taiwan, à Hong Kong, en Malaisie et à Singapour. La féminisation de la migration a catalysé une profonde transformation des relations entre les sexes dans les communautés traditionnelles, car les hommes qui restent au pays sont de plus en plus contraints de réviser leurs conceptions traditionnelles de la masculinité en l'absence de leurs épouses. Basé sur une recherche ethnographique de 12 mois menée à Hong Kong et en Indonésie, cet article rend compte des changements qui s'opèrent dans les relations entre les sexes dans le contexte d'une nouvelle économie mondiale qui intègre de plus en plus les femmes de la classe ouvrière à l'exclusion des hommes. La thèse qui y est developpée est que les hommes au foyer restés au pays, en dépit de la précarité économique, peuvent assumer de nouveaux rôles tels ceux d'acteurs principaux de l'éducation et du soin des enfants ou encore celui d'assurer de manière secondaire les finances du foyer, compensant ainsi leur incapacité à jouer le rôle de pilier de famille traditionnel. En partant de la littérature féministe anglophone sur les « failed patriarchs » qui suppose que les hommes de la classe ouvrière, ne pouvant pas rivaliser avec leur épouse devenue pourvoyeuse de la famille, évitent dans le même temps les travaux ménagers, cette recherche soutient que certains hommes restés au foyer, en effectuant les tâches traditionnellement dévolues aux femmes, expérimentent ce qui est considéré comme un rôle dévolu à la femme dans leur société traditionnelle. Ils participent à la garde d'enfants, au ménage et à la gestion financière, ceci en plus d'effectuer un travail salarié en dehors du foyer. Cette étude, en bref, engage la littérature naissante sur les masculinités et la migration en conceptualisant la manière dont les hommes de la classe ouvrière incarnent une pluralité de masculinités marginalisées – c'est-à-dire des masculinités subordonnées en raison de facteurs tels que la classe, le pays ou la communauté d'origine, la sexualité, le genre et d'autres axes de domination – en réponse à l'érosion du modèle du soutien de famille masculin.Over the last four decades, international contract migration has become a major livelihood strategy for rural denizens in Indonesia; more than 80% of the contract migrants recorded by the Bureau of Manpower were women caregivers and housekeepers to Taiwan, Hong Kong, Malaysia, and Singapore. The feminization of migration has catalyzed a profound transformation in gender relations in sending communities, as men who stay behind are increasingly forced to renegotiate their gender practices in the absence of their wives. Based on 12 months ethnographic research conducted in Hong Kong and Indonesia, this paper situates changes in gender relations in the context of a new global economy that increasingly incorporates working-class women to the exclusion of men. I argue that left-behind men, despite economic precarity, may take on new roles as primary child caretakers and secondary providers to compensate for their inability to play the traditional breadwinner role. Departing from the feminist literature on “failed patriarchs,” which has assumed that working-class men shun housework because they cannot cope with female breadwinning, my study argues that some left-behind men experiment with women's gender roles by partaking in childcare, housekeeping, and financial management, even while engaging in waged labor outside the home. My study, in short, engages the burgeoning literature on masculinities and migration by conceptualizing the manner in which working-class men embody a plurality of marginalized masculinities—masculinities that are subordinated due to class, race, sexuality, gender, and other axes of domination—in response to the erosion of the male breadwinner model.
- L'épaisseur différenciée de la limite : les usages asymétriques de l'espace frontalier isan-lao - Brett Le Saint p. 213-238 La littérature concernant les espaces frontaliers (borderlands) s'est considérablement développée durant les trente dernières années, notamment en anthropologie. La vision globaliste d'un monde sans frontière s'est peu à peu effacée pour laisser place à des études qui, d'une part, et notamment dans le contexte sud-est asiatique, pointaient la spécificité des marges frontalières caractérisées par des ensembles culturels transversaux et, d'autre part, une littérature qui soulignait le tournant sécuritaire contemporain dans la gestion des limites nationales et internationales. La frontière entre le nord-est thaïlandais et la Plaine de Vientiane a longtemps été étudiée sous l'angle de la première perspective, perçue comme un espace fluidifié par l'appartenance commune au groupe ethnolinguistique lao des populations des deux rives. Basé sur une recherche ethnographique de quinze mois auprès de deux villages frontaliers, cet article interroge la porosité de la frontière isan-lao par les modalités pratiques et quotidiennes de sa régulation, des usages du fleuve comme ressource et des circulations d'une rive à l'autre. Cette topographie pratique de l'espace frontalier permettra de montrer comment, malgré l'informalité du passage, celui-ci constitue un espace densément et différentiellement structuré de part et d'autre.The literature on borderlands has grown considerably over the past 30 years, particularly in anthropology. The globalist vision of a borderless world has gradually faded away to make way for studies which, on the one hand, particularly in the Southeast Asian context, pointed to the specificity of the border margins characterized by transverse cultural groups and, on the other hand, a literature which underlined the contemporary security turn in the national and international borders management. The border between northeastern Thailand and the Vientiane Plain in Laos, has long been described from the first perspective, perceived as a space made fluid by the common belonging to the Lao ethno-linguistic group of populations of both shores. Based on a fifteen months PhD field research in two border villages, this article aims to question the Isan-Lao border porosity through the practical and daily modalities of its control, the use of the river as a resource and the circulation from one bank to the other. This practical topography of the borderland will show how, despite the informal nature of the passage, it constitutes a densely and differently structured space on both sides.
- La « religion » des déesses-mères (Đạo Mẫu) au Vietnam : enjeux politique et économique d'une revendication de statut - Thi Thanh Phuong Nguyen-Pochan
Comptes rendus
- Nathalie Fau & Manuelle Franck, éd.,L'Asie du Sud-Est. Émergence d'une région, mutation des territoires - Bernard Formoso p. 239-242
- Alice Vittrant & Justin Watkins, éd., The Mainland Southeast Asia Linguistic Area - Karl Seifen p. 242-244
- Eric C. Thompson & Vineeta Sinha, ed., Southeast Asian Anthropologies: National Traditions and Transnational Practices - Gabriel Facal p. 244-247
- Nathan Porath, éd., Hearing Southeast Asia. Sounds of Hierarchy and Power in Context - Jean Baffie p. 247-252
- Claudio Sopranzetti, Owners of the Map. Motorcycle Taxi Drivers, Mobility, and Politics in Bangkok - Jean Baffie p. 252-255
- Pierre Petit, History, Memory, and the Territorial Cults in the Highlands of Laos. The Past Inside the Present - Bernard Formoso p. 255-258
- Doan Cam Thi, « Un moi sans masque » - L'Autobiographie au Vietnam (1887-1945) - Aude To p. 258-260