Titre | Musiques `ibambient`/ib : liquéfaction du monde à l'ère de la communication mondialisée | |
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Auteur | Simon Lehmans | |
Revue | Hermès (Cognition, Communication, Politique) | |
Numéro | no 86, 2020/1 Autant de musiques, autant de mondes | |
Rubrique / Thématique | Partie III : Communiquer en musique dans un monde multipolaire |
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Page | 244-248 | |
Résumé |
En prenant comme point de départ le carrefour qui fit se rencontrer Debussy et ses exotismes, Satie et son idée d'une musique fonctionnelle, et la littérature française avec le concept d'ambiance, on peut redessiner les contours d'une histoire de la musique moderne autour de l'idée d'une progressive « liquéfaction » des représentations du monde pour l'individu, étrangement synchrone avec le processus de la mondialisation. L'ouverture sur les cultures qu'a permis la mondialisation a nourri la musique occidentale moderne, et elle-même s'est imposée au reste du monde via ses industries culturelles. Aujourd'hui, ce système s'est bouclé, et la musique mondiale est faite d'hybrides en flottaison difficiles à situer dans le temps ou l'espace. Parallèlement à ces confrontations culturelles, la mondialisation a changé profondément les modes de production et de consommation de la musique et du son, désormais omniprésent sous ses formes esthétisées dans nos quotidiens, et défait de son caractère sacré. Sans porter de jugement moral sur les « méfaits » ou les « bienfaits » d'un tel changement de statut pour la musique, on propose l'idée que l'évolution de la musique depuis la fin du xixe siècle constitue un bon témoignage du changement des représentations du monde, en dilution dans le tourbillon de l'expérience de la vie moderne. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article's point of departure is located at the crossroads where Debussy met exoticism, Satie met functional music, and French literature met the concept of “ambiance.” This provides a way to sketch a new history of modern music, one that draws on the notion that each person's representations of the world are gradually “liquefying,” in a way that is curiously synchronous with the process of globalization. Opening up to the diversity of cultures through globalization has fueled modern Western music, which has, in turn, been imposed on the rest of the world by the West's culture industries. This has become a closed-loop system, and world music is now made up of drifting hybrids that are hard to locate in space and time. Along with the confrontations among cultures, globalization has profoundly changed the modes of production and consumption of music and sound, whose aestheticized forms have become omnipresent in daily life. These modes have made music and sound lose their sanctity. Without taking a position on the morality of the “wrongs” or the “benefits” of this change in the status of music, we suggest that the development of music since the end of the nineteenth century attests quite clearly to the changes in how the world is represented, a world that has been diluted in the maelstrom of modern life. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HERM_086_0244 |