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Titre Massification et financement public de l'enseignement supérieur en Haïti : problèmes et défis
Auteur Sergot Jacob
Mir@bel Revue Revue Internationale des Sciences Administratives
Numéro vol. 86, no 2, juin 2020
Page 365-383
Résumé L'enseignement supérieur haïtien est en pleine mutation, mais est peu étudié. Cet article examine les conditions dans lesquelles la massification s'y est opérée récemment, d'une part ; et l'ampleur de l'inadéquation du financement public depuis les années 1980, d'autre part. Il met en évidence que malgré la massification, plus rapide, de l'offre pour desservir une demande sociale également en forte hausse, le maigre financement public (en moyenne : 0.33 % du produit intérieur brut (PIB) ; 1.17 % du budget de l'État) consacré au financement des universités publiques, au cours des 30 dernières années, freine leur développement. Dans les faits, malgré l'augmentation, somme toute modeste, du budget des universités publiques par rapport au budget de l'État, la massification s'est traduite in fine dans une réduction de la dépense par étudiant, ce qui n'aide pas à créer les conditions d'un enseignement de qualité acceptable et prive le secteur de sa capacité à jouer un rôle effectif dans le processus de développement socio-économique du pays en se mettant d'abord en capacité de réfléchir sur les problèmes de la société et de son évolution. Le système de quasi-gratuité des études, financé par le contribuable, a atteint ses limites, tandis que des mécanismes institutionnels de régulation de la massification sont essentiels pour protéger le consommateur et contrer la baisse de la qualité des formations. Pour mieux positionner le pays sur l'échiquier mondial et profiter des externalités positives de l'éducation supérieure, davantage de ressources publiques doivent y être investies. L'enjeu est alors triple ; car il faut trouver les modalités, nécessairement différenciées, de financement des universités et des études elles-mêmes ; et aussi de diversification de ces financements face aux ressources limitées de l'État.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Haitian higher education is changing, but is little studied. This article examines the conditions under which massification recently occurred, on the one hand, and the extent of the inadequacy of public funding since the 1980s, on the other. It highlights that despite faster mass supply to address a social demand that is also rising sharply, the meagre public funding (on average, 0.33% of gross domestic product, and 1.17% of the state budget) devoted to the financing of public universities over the last 30 years has hindered their development. In fact, despite the modest increase in the budget of public universities compared to the state budget, massification ultimately resulted in a reduction in expenditure per student, which does not help to create the conditions for an acceptable level of quality education, and deprives the sector of its ability to play an effective role in the socio-economic development process of the country by first putting itself in a position to reflect on the problems of society and on its evolution.Points for practitionersThe system of virtually free studies, funded by the taxpayer, has reached its limits, while institutional mechanisms for regulating massification are essential to protect the consumer and counter the decline in the quality of education. To carve out a better position for the country on the world stage and benefit from the positive externalities of higher education, more public resources must be invested in it. The stake is therefore triple as means must be found, which must be differentiated, not only to fund the universities and the studies themselves, but also to diversify this funding given the limited resources of the state.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISA_862_0365