Titre | Nations, nationalismes, marxismes, révolutions et républiques : les cas allemand et slave | |
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Auteur | Lucien Calvié | |
Revue | Actuel Marx | |
Numéro | no 68, 2020 Nation(s) | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Nation(s) |
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Page | 30-44 | |
Résumé |
La référence au Fichte du Discours à la nation allemande est présente dans la double genèse de la social-démocratie allemande, chez Marx-Engels, et chez Lassalle. Cet article revient d'abord sur un débat trop peu connu sur la consubstantialité entre idéalisme fichtéen, unification et renforcement de l'Allemagne impériale, et social-démocratie. Celle-ci, plutôt louée par Jaurès dès 1891, est critiquée par Andler pour qui l'Allemagne, en 1918 comme après, demeure un Reich (et non une république) où la révolution, qu'elle soit bourgeoise ou prolétarienne, est impossible. On examine ensuite la différence, chez Engels puis chez Kautsky, entre leur appréciation du nationalisme tchèque (perçu comme opposition à la domination austro-germanique) et celle du nationalisme polonais (confronté à la Russie), pour mettre en question qu'y soit en jeu « le seul intérêt de la révolution » (Engels), sans égard à celui des puissances « centrales » de 1914. On suit enfin les traces du débat Andler-Jaurès dans un clivage récurrent parmi les socialistes français sur la question allemande et européenne : Guerre d'Espagne, Munich, Collaboration et Résistance, CED, Traité de Maastricht et Constitution européenne. En 1989-1990, la « chute du Mur » et l'unification allemande résultent d'une poussée nationaliste qui, jointe à la dislocation du système soviétique, s'est particulièrement répercutée sur une Yougoslavie détruite sous l'effet d'une politique européenne d'inspiration largement allemande. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The reference to Fichte and his Discourse to the German Nation is present in the double genesis of German social democracy: Lassalle and Marx-Engels. The present article begins with an examination of a little-known debate on the consubstantiality of Fichtean idealism, the unification and strengthening of imperial Germany, and social democracy. The latter, generally praised by Jaurès from as early as 1891, was criticized by Andler, for whom Germany, in 1918 and after, remained a Reich (and not a republic), where revolution, bourgeois or proletarian, was thus impossible. We go on to examine the difference in treatment, by Engels and subsequently by Kautsky, between the appreciation of Czech nationalism (perceived as opposed to Austro-German domination) and Polish nationalism (confronted with Russia), questioning the argument that « the sole interest of the revolution » (Engels) was at stake, regardless of that of the « central » powers in 1914. Finally, we chart the effects of the Andler-Jaurès debate in the recurrent rift among French socialists on the German and the European question, a rift in evidence from the Spanish War, Munich, through Collaboration and Resistance, subsequently in evidence over the question of the CED, the Maastricht Treaty and the European Constitution. In 1989-1990, the « fall of the Wall » and German unification resulted from a nationalist upsurge which, together with the disintegration of the Soviet system, had particular repercussions in a Yugoslavia whose destruction resulted from the effects of a European policy whose inspiration was largely German. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AMX_068_0030 (accès réservé) |