Titre | La place de l'anthropocentrisme dans la notion « d'espèce nuisible » : état des lieux et évolutions d'un statut fonctionnel | |
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Auteur | Amelia Crozes | |
Revue | Revue juridique de l’environnement | |
Numéro | vol. 43, no 4, 2018 | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 693-718 | |
Résumé |
Archétype de la classification utilitaire de la nature par l'homme, la notion d'espèce nuisible tend à devenir aujourd'hui l'exemple le plus emblématique d'une mutation du sens du droit applicable à l'animal, espèce ou individu. Traditionnellement, l'espèce nuisible se conçoit comme une notion purement anthropocentrique, visant à traduire en droit la volonté humaine de se protéger contre les dommages réels ou supposés d'une faune sauvage jugée malfaisante. Assise sur la réification animale et légitimée par l'intérêt supérieur d'une gestion de ces espèces, la notion d'espèce nuisible consiste alors en un statut fonctionnel visant à la destruction des animaux ainsi qualifiés. Alors qu'une partie de la population et de la doctrine insiste sur la place de toute espèce dans les écosystèmes ou sur la prise en compte de la sensibilité animale, la notion de « nuisible » révèle pourtant le caractère dépassé d'un tel statut. Avec sa suppression suite à l'adoption de la loi Biodiversité du 8 août 2016 et du décret du 28 juin 2018, c'est donc la possible reconsidération de l'être vivant et du fait générateur de dommages qui semble s'amorcer. Ainsi, bien que ces modifications puissent être considérées partielles ou purement sémantiques, celles-ci pourraient bien lancer les premiers jalons d'une meilleure conciliation entre`np pagenum="694"/b gestion des espèces nuisibles et intégration des objectifs environnementaux voire, « animaliers ». Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Archetype of the utilitarian classification of nature by man, the notion of "pest species" tends to become today the most emblematic example of a mutation of the direction of law applicable to the animal, species or individual. Usually, the pest species is conceived as an anthropocentric notion, which aims at translating into law the human will to protect itself against the real or supposed damages of a wildlife considered harmful. Based on animal reification and legitimized by major interest of management of these species, the concept of harmful species then consists in a functional status aimed at the destruction of so qualified animals. While a part of the population and doctrine insists on the role of any species in ecosystems or on the taking into account of animal sensibility, the notion of “harmful” reveals however the outdated nature of such a status. With its deletion, following the adoption of the Biodiversity law of August 8, 2016 and the decree of June 28, 2018, it is therefore the possible reconsideration of the living being and of the reality of damages that seems to begin. Thus, although these modifications can be considered partial or purely semantic, they could well launch the first steps of a better conciliation between wildlife management of the harmful species and integration of the environmental objectives even, “animalist”. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RJE_184_0693 |