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Titre Was können Schutzgebiete im Alpenraum zur regionalwirtschaftlichen Entwicklung beitragen ? / Les espaces protégés de l'espace alpin : quelle contribution au développement régional ? (Texte en français et en allemand)
Auteur Thomas Scheurer, Irène Küpfer
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 85, no 2, 1997
Page 18 pages
Résumé Dans la discussion portant sur la combinaison efficace de la protection de la nature et du développement économique sont toujours cités les impulsions et les effets économiques qui émanent des grands espaces protégés. Les potentialités touristiques se situent généralement au centre des propos. Cependant il manque souvent des données statistiques suffisantes sur les effets économiques tangibles (revenus, création de plus-values, emploi). Dans cet article seront discutés des apparitions et des résultats des valeurs économiques des espaces protégés et les effets économiques de ces espaces dans l'Arc alpin seront ordonnés dans un contexte de types de développement régional. La valeur économique d'un espace protégé se divise d'une manière simplifiée en deux parties : l'une de ces parties renvoie à l'usage de cet espace (par ex. comme zone de loisir ou comme fournisseur de nourriture). Certains des composants de ce que l'on appelle « valeur d'usage » peuvent être évalués directement d'après le niveau des prix ayant cours sur le marché. Dans ce contexte, on peut citer la plus-value générée par les touristes de ces zones qui effectuent des dépenses dans les régions limitrophes. De la même façon, les revenus et les emplois qui résultent de la création, de l'activité et de l'entretient d'un espace protégé - par conséquent à travers un acompte de profit — sont à chiffrer en entrées monétaires. D'autres composants de cette valeur d'usage, comme la valeur d'expérience, peuvent être évalués seulement de manière indirecte (par ex. en raison de la demande) ou bien presque pas en valeur monétaire. Ceci est valable aussi pour « la valeur de non usage » d'un espace protégé. A cela s'ajoute la valeur de l'existence et la valeur patrimoniale. Ce type de valeur optionnelle est souvent implicite. En raison de la multiplicité des composantes à valeur économiques, un grand nombre d'études différentes ont été conduites prenant en compte les aspects économiques positifs des espaces protégés. Pour notre propre problématique, le plus intéressant sont les travaux de recherche qui sont centrés sur un seul espace protégé et sur sa relation spécifique dans le cadre de l'économie régionale. Si l'on considère maintenant l'espace alpin, on pourra débattre des effets économiques sur les zones protégées, bien qu'il soit par ailleurs encore rare de trouver des études et des données concrètes à ce sujet. A l'exemple du Parc National Suisse on peut sur la base d'études récentes, estimer les effets économiques régionaux suivants : grâce aux réalisations effectuées pour l'utilisation du Parc (infrastructures, entretient et financement) se crée un mouvement de capitaux, mais ce mouvement reste en quantité très li- mitée et ne touche que peu d'espace. Pour la commune de Zernez (siège administratif du Parc) ces capitaux ne représentent que 2,7 % du revenu par habitant. Dans toutes les autres communes de la région, ce pourcentage est nettement inférieur. Ces faibles effets financiers liés à l'activité du Parc sont tout de même compensés par la création d'emplois plus valorisants ainsi que par les paiements annuels aux propriétaires des communes (prix des baux/ fermages). En comparaison des retombées financières liées directement à l'activité du Parc, celles liées aux dépenses des visiteurs du Parc sont beaucoup plus importantes et touchent un espace plus grand. Particulièrement intéressants dans cette optique sont les 80 % de vacanciers qui composent ces visiteurs. Leur secteur de perception s'étend sur 80 lieux de villégiature, dont les plus près du Parc ainsi que les plus grands se partagent la plupart des vacanciers. Les touristes répertoriés au sein du Parc National occupent environ pour 40 à 50 % hôtels et pensions, 40 à 45 % des appartements et 5 à 20 % des camping. De plus des éléments permettent de dire qu'une grande partie de ces visiteurs reviennent régulièrement, ce qui est naturellement très intéressant pour l'économie régionale. La participation financière du tourisme lié au Parc National au PIB régional fait l'objet d'une étude en cours. A la vue des développements actuels, il en ressort que les effets économiques régionaux essentiels atteints par les espaces protégés sont réalisés grâce au tourisme. Ces éléments sont bien sûr fortement dépendants du développement touristique et du développement potentiel de la région. La question suivante se pose alors, sous quelles conditions régionales (caractéristique structurelle, tendance du développement, infrastructure touristique) peuvent se développer des effets économiques porteurs venant des espaces protégés ? Pouvant servir de base à cette discussion s'offre le type régional de changement structurel de l'espace alpin, projeté par Bàtzing. Il en ressort 5 champs de développement (figure 1) : Déprise agricole/Dépeuplement (I) ; Développement touristique des régions rurales (II) ; Développement touristique au centre des gions (III) ; Instauration de l'urbanisation ou bien de l'industrialisation (IV) ; Urbanisation et industrialisation avancées (V). Selon les champs de développement, les possibilités et les limites des espaces protégés dans le cadre du développement économique régional sont nuancées. Les meilleures conditions montrent des régions avec une grande qualité paysagère et une offre touristique diverse et orientée vers la nature (II). Grâce à ces effets, les espaces protégés peuvent prendre une place importante dans l'offre touristique. Dans les centres régionaux, touristiquement fort développés, les espaces protégés viennent compléter une offre touristique déjà bien structurée. Dans ce cas, ils ne dégagent que des effets relativement faibles. Mais ils peuvent participer à la restructuration qualitative de l'offre touristique ou des monostructures touristiques. Dans ces champs de développement (II et III) déjà touristiquement imprégnés, s'offrent du point de vue de l'économie régionale, les meilleures conditions pour compléter et créer des espaces protégés de grande envergure. Dans les champs de développement I, IV, V, il manque en général une infrastructure touristique porteuse ce qui fait que les espaces protégés seuls ne peuvent atteindre une intensité touristique significative. Les effets économiques restent locaux et restreints. Dans les régions structurellement faibles (I), les espaces protégés peuvent animer la restructuration touristique des infrastructures et aider à un développement local du secteur touristique. Dans les régions fortement industrialisées ou urbanisées (IV, V), les espaces protégés se trouvent souvent dans des zones périphériques peu développées. Ils peuvent permettre de conserver des petits centres périphériques ou bien servent à la valorisation de zones régionales de compensation importantes pour les agglomérations proches qui les utilisent comme zones de détente. Les effets économiques sont supplantés par des fonctions sociales. C'est pourquoi dans les champs de développement IV et V une protection forte au sein des espaces protégés n'est pas appropriée. Enfin, on devra retenir que des mesures au niveau régional sont nécessaires pour amélio- rer l'usage économique des espaces protégés. C'est le devoir du développement régional par des stratégies (tourisme vert), des mesures et la résolution de conflits, en coopération avec les administrations d'espaces protégés de créer les conditions adéquates pour un développement touristique adapté aux espaces protégés et de réaliser l'intégration économique de ceux-ci. Mais il existe aussi du côté des espaces protégés un besoin de compensation conception- nelle. La diversité des catégories d'espaces protégés et de concepts de protection devrait à la vue de l'intégration régionale souhaitée, être internationalement unifiée et précisée de manière à être reconnue par les populations locales et les visiteurs. Et dans le développement de concepts régionaux la transposition d'indices de qualité se rapportant à la protection de la nature et des paysages. La recherche est conviée, grâce à une extension des standardisations régionales existantes sur l'ensemble des Alpes et d'autres études régionales, à mettre à disposition des bases de données. Mots clés : aires protégées de l'Arc Alpin, tourisme, économie régionale.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1997_num_85_2_3915