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Titre Étude des variations spatiales de la végétation le long d'une coupe botanique à travers le Queyras
Auteur Frédéric Alexandre, Marianne Cohen, Michel Lecompte, Norah Saadi, Alain Génin
Mir@bel Revue Revue de Géographie Alpine
Numéro vol. 87, no 4, 1999
Page 16 pages
Résumé Inspirée de travaux réalisées dans des montagnes ceinturant la Méditerranée occidentale, l'étude d'un long transect phytocli- matique (180 km en plan environ) est engagée dans les Alpes françaises, transversalement au massif, entre plaines du Pô et du Rhône. La flore ligneuse est relevée pas à pas le long de relevés segmentaires de 500 m, enchaînés en ligne droite parallèlement à de forts gradients climatiques. On attend notamment de cet inventaire floristique des informations indirectes sur les fluctuations régionales de ces gradients, en négligeant les variations écologiques apparaissant comme « de détail » à l'échelle des observations effectuées. Les 48 premiers relevés effectués intéressent le Queyras, dont l'individualité géographique a justifié un traitement à part. Celui-ci, réalisé par une analyse factorielle, montre l'existence d'un continuum floristique altitudinal dédoublé entre « facettes » de paysages asylvatiques et sylvatiques. La séparation des flores de ces facettes traduit le fort impact biologique du microclimat forestier. Sur la facette asylva- tique, le continuum présente une vive variation entre 2 200 et 2 500 m, qui signe sans doute un changement décisif, pour la végétation, des conditions climatiques. Les changements d'allure du continuum sylvatique sont moins marquées ; toutefois, les forêts de basse (1 000 m) et haute (2 000 m) altitude sont malgré tout floristiquement bien différen- tiées. Des mesures du climat judicieusement localisées en fonction de ces indications botaniques seraient bienvenues pour réaliser le complément climatique qu'elles appellent. Les interventions, haut situées, de l'homme dans les montagnes du Queyras ne paraissent donc pas avoir oblitéré les relations de la végétation avec le climat, et plus généralement le milieu biophysique - les facteurs géologiques en particulier — parce que les aménagement ont respecté les plus fortes contraintes écologiques. L'analyse floristique fournit une clef analytique de ces contraintes. La géographie des paysages anciens, en harmonie avec le milieu, exprime, quant à elle, l'ensemble des facteurs de la végétation, biophysiques et anthropiques, de manière globale. Cette expression s'estompe avec le retour à l'état forestier de nature.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Inspired by works realised on the mountains round Occidental Mediterranean, the study of a long phytoclimatic transect (about 180 kilometers on horizontal plan) is started across the French Alps, transversely to the massif, between plains of the River Pô and of the River Rhône. Ligneous flora is sampled, step by step, along 500 meters long segmentai samples, linked on a straight line, parallel with strong climatic gradients. We notably wait from this floristic inventory indirect informations on regional fluctuations of those gradients, neglecting local ecological variations, details at the scale of our observations. The first 48 samples were executed on the Queyras. This region presents a geographical individuality that had justified a separate treatment. This treatment (with a correspondence analysis) shows the existence of a floristic altitudinal continuum, divided into two facets, corresponding to sylvatic and asylvatic landscapes. The separation of floras into these two facets expresses the strong biological im- pact of the forested microclimate. On the asylvatic facet, the continuum presents a strong variation between 2 200 meters and 2 500 meters ; this variation probably signs a decisive change into vegetation climatic conditions. Changes in the aspect of sylvatic continuum are less marked ; nevertheless the forests of low (1 000 meters) and high (2 000 meters) altitudes have markly differentiated floras. Climatic measures, judiciously localized in function of botanical indications, would be welcomed to realize the climatic complement that these indications require. So, it seems that human interventions, on high situations in these mountains of Quey- ras, have not obliterated relations of the vegetation with climate, and, more generally, with biophysical environment (peculiarly geological factors) because aménagements have respected the strongest ecological constraints. Floristic analysis furnishes an analytic key of these constraints. The geography of ancient landscapes, in harmony with the environment, expresses, with a global manner, all the factors of vegetation (biophysical and human). Today, this expression is stumped with the return to the natural forested state.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1999_num_87_4_2964