Titre | Fonctionnaires, anonymat et activité politique en ligne : la neutralité bureaucratique est-elle en danger ? | |
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Auteur | Christopher A. Cooper | |
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives | |
Numéro | vol. 86, no 3, septembre 2020 | |
Page | 519-535 | |
Résumé |
Depuis quelque temps, les réseaux sociaux préoccupent divers acteurs, qui craignent qu'en menaçant l'anonymat, ces réseaux mettent en danger la neutralité de la bureaucratie. Toutefois, les données empiriques sur l'activité politique en ligne des fonctionnaires sont peu nombreuses. Dans cet article, en nous appuyant sur la littérature consacrée à la motivation de service public, nous formulons des hypothèses divergentes sur la relation existant entre fonction publique et activité politique en ligne. En confrontant ces hypothèses aux données issues d'une enquête conduite au Canada, il ressort que, dans la fonction publique, le fait d'être syndiqué réduit la probabilité d'être politiquement actif en ligne. Alors que les réseaux sociaux continuent de transformer la nature de la gouvernance, les résultats semblent indiquer que l'anonymat et la neutralité demeurent des normes professionnelles importantes dans la tradition administrative des pays utilisant le système de Westminster, ce qui transparaît dans les activités politiques en ligne des fonctionnaires canadiens.Remarques à l'intention des praticiens• En raison de leur visibilité et de leur caractère permanent, les activités politiques des fonctionnaires sur les réseaux sociaux menacent la réputation d'impartialité des agents publics.• Aussi, certaines administrations et certains syndicats de la fonction publique ont appelé le personnel administratif à la prudence face aux dangers que représentent les activités politiques en ligne.• Des données issues d'une enquête menée au Canada semblent indiquer que ces appels ont porté leurs fruits.• Dans la fonction publique, le fait d'être syndiqué réduit la probabilité d'être politiquement actif en ligne mais ne réduit pas la probabilité de conduire des activités politiques traditionnelles « hors ligne » Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Various actors have recently expressed concern that by threatening anonymity, social media places the bureaucracy's neutrality in jeopardy. Yet, empirically, little is known about the online political activities of public servants. Drawing upon the public service motivation literature this article develops contrasting hypotheses between public sector employment and online political activity. Testing hypotheses with survey data from Canada, the results show that unionized public sector employment reduces the probability of being politically active online. As social media continues to change the nature of governance, the results suggest that anonymity and neutrality remain important professional norms within the Westminster administrative tradition, and are reflected in the online political activities of public sector employees in Canada.Points for practitioners• Due to its visibility and permanency, public servants' political activity on social media potentially threatens their reputation as politically impartial officials.• Some governments and public sector unions have thus voiced messages of caution to administrative personnel about the dangers of being politically active online.• Survey data from Canada suggest that these messages have worked.• Unionized public sector employment reduces the probability of being politically active online but does not reduce the probability of being active in traditional “offline” political activities. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISA_863_0519 |