Titre | La traque policière des étranger·es à la frontière franco-italienne (Hautes-Alpes) comme « maintien de l'ordre » social et racial | |
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Auteur | Sarah Bachellerie | |
Revue | Revue de Géographie Alpine | |
Numéro | vol. 108, no 2, 2020 Refugié·es et montagne | |
Résumé |
À la frontière franco-italienne du Briançonnais (Hautes-Alpes), le contrôle des étranger·es en situation irrégulière par la police aux frontières (PAF) opère de manière discrétionnaire, ciblant a priori les individus à contrôler. Les pratiques policières mobiles prennent la forme de traques des personnes racisées à travers le massif montagneux. Ces pratiques exposent les étranger·es irrégularisé·es aux dangers du milieu de haute-montagne et s'inscrivent dans un continuum de violences policières et administratives à leur égard. Le contrôle migratoire dans le Briançonnais éclaire d'une part la manière dont la montagne peut être intégrée à des stratégies de pouvoir qui participent à produire la domination de certains groupes sociaux ; et d'autre part, le fait que les frontières contemporaines, facilitant la mobilité des populations étrangères « légitimes » et entravant celle des populations étrangères « indésirables », fonctionnent grâce à une identification des individus et une différenciation des populations selon des critères de classe et de race. La persistance des traques, ou « chasses policières aux humains illégaux » (Chamayou, 2010), comme technologie de contrôle interroge plus largement la manière dont le contrôle migratoire aux frontières françaises s'inscrit dans un « présent colonial » (Gregory, 2004). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In the town of Briançon (Hautes-Alpes), on the French side of the French-Italian border, the border police (PAF) controls for those who have crossed the border illegally by operating on a discretionary basis. Mobile police practices include tracking down racialised people across the mountains. These practices expose illegal migrants to dangers inherent in the high-mountain environment and are part of a continuum of police and administrative violence committed against them. Migration control in the Briançon area demonstrates how the mountains can be integrated into power strategies that reinforce the dominance of certain social groups. It also shows that borders today, which facilitate the mobility of “legitimate” foreign populations and hinder that of “undesirable” foreign populations, function by identifying individuals and differentiating them on the basis of race and class. The persistence of “police hunts for illegal humans” (Chamayou, 2010) as a control technology helps us, on the whole, to understand how migration control on France's borders forms part of a “colonial present” (Gregory, 2004). Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/rga/7208 |