Contenu de l'article

Titre Histoire, archives et politique en Mitteleuropa (1800-1850)
Auteur Philipp Müller
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol.74, no 3-4, juillet-décembre 2019
Rubrique / Thématique
Politique
Page 623-656
Résumé L'étude des documents et des dossiers des archives d'État à des fins historiques est une procédure familière et courante qui nous permet aujourd'hui de connaître le passé. Néanmoins, les archives de l'État n'ont pas toujours servi à la recherche historique. Le présent article examine tout d'abord la fonction des archives pour l'État et pour la société au XIXe siècle en termes de politique gouvernementale. Puis il se demande comment, avant que les archives ne deviennent un instrument de gouvernement et de politique sociale, leurs fonds ont pu être rendus accessibles aux historiens durant la première moitié du XIXe siècle. Si les réformes politiques du début du XIXe siècle n'ont pas réussi à ancrer institutionnellement l'utilisation historique des archives, la tradition moderne de supplication de l'administration de l'État offrait un moyen conventionnel de concilier l'« exploitation scientifique », politiquement intéressante, du trésor des archives avec le souci du gouvernement de préserver l'intégrité de sa propre sphère obscure et l'impératif du secret. Au cours de diverses actions et communications, une « ouverture des archives » contrôlée administrativement a eu lieu. Surtout – c'est donc la thèse centrale de l'article –, en recourant aux anciennes archives, les historiens ont non seulement acquis des documents et des dossiers, mais aussi un concept juridique spécifique de la vérité fondamentalement attaché aux documents d'archives et qui, par le biais de la preuve juridique, a donné au récit historique un nouveau statut épistémique de la vérité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The study of documents and files in state archives is a familiar and common way for scholars today to learn about the past. Nevertheless, state archives were not initially intended to serve the purpose of historical research. The present article examines the function of archives for nineteenth-century society and the state in terms of the politics of government. It goes on to consider how, before archives became an instrument of government and social policy, their holdings could be made accessible to historians in the first half of the nineteenth century. While early nineteenth-century political reforms failed to anchor the historical use of archives institutionally, the early modern tradition of petitioning state administration offered a conventional way to reconcile the politically interesting “academic exploitation” of the archives' treasure with the government's concern for the integrity of its arcane sphere and the imperative of secrecy. Via various actions and communications, an administratively controlled “opening of the archives” thus took place. Above all—and this is the central thesis of the article—in working with old archives historians not only acquired documents and files but also a specific legal concept of truth. Fundamentally linked to archival documents, this drew on the legal evidence that they contained and in turn gave the historical account itself a new epistemic status as “true.”
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_743_0623