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Titre L'archive et le document : Matériaux pour une histoire des sciences sociales (note critique)
Auteur Bénédicte Girault
Mir@bel Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales
Numéro vol.74, no 3-4, juillet-décembre 2019
Rubrique / Thématique
Historiographie
Page 779-800
Résumé L'ouvrage collectif Le laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et revisites, coordonné par Gilles Laferté, Paul Pasquali et Nicolas Renahy, prend certaines grandes enquêtes de sciences sociales à la fois comme objets et expériences collectives à historiciser (« histoire d'enquêtes ») et comme matériaux pour de nouvelles recherches (« revisites ») ; il aborde ce faisant de manière empirique et originale, la question des archives produites par les sciences sociales et de leurs usages. À la différence des sources mobilisées par les historiens, qui consistent en des corpus clos, produits de différentes stratégies archivistiques et mémorielles, celles des contributeurs du Laboratoire des sciences sociales ont un statut plus ambigu du fait du raccourcissement temporel entre le moment de la production de l'enquête et celui de son histoire et de sa revisite, dont les effets doivent être analysés. Véritable laboratoire réflexif au carré, l'ouvrage plaide pour une réflexivité historienne comme pratique ordinaire et permet de reconsidérer un certain nombre de problèmes sous un nouveau jour. En s'interrogeant sur la distinction entre documents et archives, sur la nature cumulative du savoir archivé des sciences sociales et sur la différence entre les archives des enquêtes de sciences sociales et celles d'autres formes d'enquête pratiquées au cours du temps, cette note critique invite à la mise à l'épreuve du projet réflexif et historiciste qui se trouve au cœur de la redéfinition de la place des archives dans le travail historique.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The collective volume Le laboratoire des sciences sociales. Histoires d'enquêtes et revisites, coordinated by Gilles Laferté, Paul Pasquali, and Nicolas Renahy, reconsiders some of the major surveys conducted in the social sciences, taking them as objects and collective experiences to be historicized (histoires d'enquêtes), as well as materials for new research (revisites). This approach enables the book to address, empirically and in an original way, certain questions related to the archives produced by the social sciences and the uses to which they can be put. Unlike standard sources studied by historians, defined corpora produced by various archival and memorial strategies, the archives used by the authors of Le Laboratoire des sciences sociales have a more ambiguous status. In particular, this is due to a shorter time-scale between the moment that the surveys were produced and the moment of their historicization and reappropriation, the effects of which are analyzed in this article. The volume appeals for historical reflexivity as standard practice and offers a way to reconsider a number of problems in a new light. By questioning the distinction between documents and archives, the cumulative nature of social science knowledge as it is archived, and the difference between social science archives and those produced by other forms of survey practiced in the past, this review article seeks to test the reflexive and historicist project at the heart of the redefinition of the place of archives in the production of history.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNA_743_0779