Titre | L'eau : à vau-l'eau ? : D'une terne rétrospective à une prospective plus éclairée | |
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Auteur | Pierre-Frédéric Teniere-Buchot | |
Revue | Futuribles | |
Numéro | no 439, novembre-décembre 2020 États-Unis : la fin d'un mythe | |
Page | 53-72 | |
Résumé |
« L'eau, c'est la vie » disait Saint-Exupéry. Aucun être vivant sur la planète ne peut survivre sans cette ressource. Mais plus de deux milliards de personnes n'ont pas accès à une eau potable, plus de quatre milliards ne disposent pas de service d'assainissement, et des millions de personnes meurent chaque année dans le monde du fait de maladies liées au manque d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène. Comment y remédier ? L'article qui suit est celui d'un homme qui a consacré toute sa carrière à cette question, depuis qu'au sortir des Trente Glorieuses l'on a pris conscience de la dégradation spectaculaire de la qualité des eaux (comme de celle plus généralement de notre environnement).Auteur d'abord d'un modèle qui, dans le prolongement de la première loi française sur l'eau (1964), inspira la création des agences de bassin, il fut appelé à la direction de l'une d'elles tout en étant étroitement impliqué dans toutes les conférences et négociations internationales sur l'eau. Il n'est pas habituel de publier dans Futuribles un témoignage, mais ce qu'il nous dit des progrès accomplis à l'issue d'un demi-siècle de déclarations gouvernementales rassurantes comme de résolutions internationales sur le développement durable, est riche d'enseignements pour l'avenir.Il montre d'abord combien la création de ces agences de bassin fut en France une innovation majeure, rompant avec les habitudes séculaires, tant royales que jacobines, puisqu'elles étaient dotées d'une exceptionnelle autonomie pour taxer les mètres cubes d'eau prélevée et les matières polluantes rejetées, afin d'investir dans les équipements et les processus d'assainissement, en étroite concertation avec les acteurs. Il en montre les bienfaits mais aussi les limites, sans trop en dire sur leur sort…Dans l'attente du neuvième Forum mondial de l'eau (Dakar, 2021), il témoigne des efforts déployés au plan international pour nous convaincre d'une évidence : il faut produire l'eau, la distribuer, épurer les eaux`np pagenum="054"/b usées, protéger l'environnement, établir la santé publique, toutes choses qui exigent une réglementation et un prix, des impôts et des taxes, une vision à long terme et une démarche associant de très nombreux acteurs. Autant de choses sans doute également nécessaires pour assurer la transition écologique ! Mais s'il est plus facile de dire que de faire, point n'est besoin d'espérer pour entreprendre… H.J. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
“Water is life”, said Saint-Exupéry. No living being on the planet can survive without it. Yet more than two billion people have no access to clean drinking water, more than four billion have no sanitation, and millions of people across the world die every year from illnesses related to a lack of clean water, sanitation and hygiene. How can this be remedied? This article is written by a man who has devoted his entire career to that question since the time we became aware, towards the end of the post-war boom, of the spectacular deterioration in water quality (and, more generally, of our environment).First, as the creator of a model which (in the wake of the first French act of parliament on water in 1964) inspired the establishment of river basin agencies, he was called on to manage one such agency, while being closely involved in all the international conferences and negotiations on water. We do not usually publish personal testimony in Futuribles, but what he tells us of the progress achieved after half a century of reassuring governmental declarations and international resolutions on sustainable development has much to teach us for the future.He shows, first, what a major intervention the creation of these river basin agencies was in France — breaking as it did with centuries-old ways, going back to pre-revolutionary times — since they were granted exceptional autonomy to impose charges on the cubic metres of water abstracted and the pollution generated, in order to invest, in close consultation with the parties involved, in sanitation equipment and processes. He shows the advantages, but also the limitations of these agencies, without commenting to any great extent on their fate…Pending the next World Water Forum in Dakar (2021), he then provides an account of the effort exerted at the international level to convince us of an obvious fact: we have to produce water, distribute it, purify waste water, protect the environment and secure public health — all things which require regulation and have a cost; which need taxes and charges, a long-term vision and an approach involving a great many actors. So many things, no doubt, that are equally necessary to achieve ecological transition! But, if these things are easier said than done, we should also note that constructive action is possible even where hope is absent. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=FUTUR_439_0053 (accès réservé) |