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Titre II. La supercherie de l'assimilation, quand «assistante» signifie «sous»
Auteur Philippe Alonzo
Mir@bel Revue Cahiers du genre
Titre à cette date : Cahiers du GEDISST
Numéro no 16, 1996 À propos du pouvoir et du travail  : contradictions et ruptures. Séminaire 1995-1996.
Rubrique / Thématique
Employé(e)s du public, employé(e)s du privé : archétypes des paradoxes actuels de la division sexuelle du travail ?
Page 16 pages
Résumé Employé, mot à double sens. Avoir un emploi : voilà aujourd'hui le sens lourd. Mais l'autre, non moins plein, se lit au féminin : travailler comme employée. Car aujourd'hui, en France, trois employés sur quatre sont des femmes. Genre et catégorie sociale -ou genre et classe ? -, ainsi va le «petit » salariat, celui des employées et des ouvriers (ceux-ci aux 4/5 masculins). Petit salariat, le plus grand pourtant par son nombre. Ce n 'est pas là, la seule contradiction, le seul paradoxe ! Le maintien, dans des sous-statuts de salariées occasionnelles, non qualifiées, n'est pas l'apanage des «employées libre-service caissières » (ELSC.), ni même de celles qui travaillent à temps partiel. Dans les bureaux, les politiques de gestion du personnel utilisent et intègrent des dénominations de postes, dont la construction et les délimitations floues permettent de faire appel à une population sur-qualifiée, par rapport aux exigences de l'emploi à pourvoir. Ce décalage entre «le titre et le poste » place les employées qui le vivent dans des situations difficiles au regard de leur expérience quotidienne de travail. L'appellation complémentaire «aide », «assistante de... » qui au départ a pu être présentée comme la promesse d'une ascension professionnelle rapide, fait vite place à la désillusion avec le maintien dans un statut d'employée. Par leurs trajectoires communes, par l'importance des désillusions subies, les employées dont il sera question dans cette intervention, constituent le fil d'Ariane à partir duquel on se propose d'analyser la situation de ce qu'il faut bien dénommer des cadres à statut employé.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/genre_1165-3558_1996_num_16_1_996