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Titre Sexe, genre et historiographie féministe contemporaine : l'exemple de l'Inde coloniale
Auteur Maneesha Lal
Mir@bel Revue Cahiers du genre
Numéro no 34, 2003 La distinction entre sexe et genre
Rubrique / Thématique
Dossier
Page 149-169
Résumé Quand les études postcoloniales commencèrent à atteindre une certaine visibilité dans le monde universitaire anglophone, la distinction entre « sexe » et « genre » était déjà assez bien établie dans la pensée féministe anglophone. Toutefois, les chercheurs — particulièrement ceux qui travaillaient sur l'Inde coloniale —, qui essayaient d'intégrer les apports des études postcoloniales et des études féministes, se sont montrés peu intéressés à aborder les questions du « sexe ». Ils ont plutôt contesté la notion de « sororité universelle », fondée sur les similarités biologiques présumées parmi les femmes. Influencées par les politiques multiculturalistes et identitaires dans des pays comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, ainsi que par le mouvement féministe en Inde, les chercheuses féministes ont souligné que les femmes — et, dans les travaux plus récents, les hommes — se positionnent différemment selon des critères comme ceux de la race, la classe, la caste, la religion, la sexualité, la langue, la nation et la région. Cet essai historiographique commence par résumer brièvement la genèse des études postcoloniales et leurs relations avec les études de genre, d'une part, et la pratique historique, de l'autre. Il présente, ensuite, quelques travaux récents traitant de la maternité et de la masculinité en Inde coloniale. Cet article vise à montrer comment ces travaux ont contribué à l'élaboration du concept de genre, en l'articulant avec d'autres relations de pouvoir ainsi qu'à la déconstruction des oppositions ancestrales entre colonie et métropole, Orient et Occident, tradition et modernité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Sex, gender and contemporary feminist historiography: the example of colonial India When postcolonial studies began to achieve a certain visibility in the anglophone academy, the distinction between « sex » and « gender » was fairly well established in anglophone feminist thought. Scholars, particularly those working on colonial India, who sought to integrate the insights of postcolonial and feminist studies proved little interested in pursuing questions concerning « sex ». Indeed they challenged notions of « universal sisterhood » based on presumed biological similarities of sex among women. Influenced by the politics of multiculturalism and identity in countries such as the United States and Great Britain as well as by the feminist movement in India, feminist scholars emphasized instead the numerous ways in which women — and, in more recent scholarship, men — were positioned differently in colonial India according to such criteria as race, class, caste, religion, sexuality, language, nation, and region. This historiographical essay presents a brief overview of the genesis of postcolonial studies and its relations to gender scholarship and historical practice before turning to a presentation of some recent works focusing on the topics of maternity and masculinity in colonial India. It aims at showing how these works have contributed to the elaboration of the concept of gender in articulating it with other relations of power as well as to the dismantling of long-standing oppositions between colony and metropole, Orient and Occident, and tradition and modernity.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDGE_034_0149