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Titre « Le TER nous met à terre. » Le Sénégal sur les rails de l'émergence ?
Auteur Charline Kopf, Miriam Périer
Mir@bel Revue Critique internationale
Numéro no 89, octobre-décembre 2020 États d'émergence en Afrique
Rubrique / Thématique
Thema
Page 115-139
Résumé Le Train Express Régional (TER) du Sénégal cristallise les débats relatifs à la promesse d'émergence et à ses limites, tant matérielles que discursives. Analyser l'écart qui existe entre la vision de la croissance présentée par les dirigeants et la réalité du chantier toujours inachevé à ce jour permet de souligner les effets des politiques de l'émergence sur la prise de décision et la relation entre l'État et les citoyens. Ces politiques, caractérisées par une centralisation de l'intervention étatique, s'inscrivent dans la continuité de logiques néolibérales. La multitude des acteurs impliqués dans le projet du TER engendre un manque de coordination qui désavantage les plus pauvres, physiquement et métaphoriquement pris entre plusieurs méga-infrastructures censées les projeter dans un avenir radieux. La critique de l'émergence revêt toutefois des formes variées, plus ou moins visibles et nuancées. Certes, le désaccord face au projet d'infrastructures tel qu'il est mené fait partie des dynamiques de constitution de l'État, mais les réactions des différents acteurs interrogent ici plus spécifiquement la notion de bien public et de croissance inclusive du Plan Sénégal Émergent.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The Express Regional Train (TER) of Senegal has become a site for the debate about the promise of émergence and its limitations, both materially and discursively. By analysing the gap between the visions of emergence promoted by the leaders and the contrasting reality of the TER construction on the ground, the paper examines the effects of émergence on politics, in terms of decision-making and state-citizen relations. First, I argue that the politics of émergence are characterised by a centralisation of state intervention and a continuation of neo-liberal rationale and policies. The multitude of actors involved in the project leads to a lack of coordination that disadvantages the poorest who find themselves physically and metaphorically caught between mega-infrastructures that are supposed to anticipate a bright future. Second, I engage with the ensuing criticism on émergence, which take both nuanced and visible forms. Even if the disapproval directed towards the infrastructure is part of the dynamic constitution of statehood, the criticisms question more generally the notion of public good and inclusive growth as presented in the Plan Sénégal Emergent (PSE).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CRII_089_0118