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Titre Des ateliers de confection aux lignes d'assemblage des bébés : Stratégies d'emploi parmi des mères porteuses à Bangalore, Inde
Auteur Sharmila Rudrappa, Maxime Forest
Mir@bel Revue Cahiers du genre
Numéro no 56, 2014 Biotechnologies et travail reproductif
Rubrique / Thématique
Dossier  : Biotechnologies et travail reproductif. Une perspective transnationale
Page 59-86
Résumé Cet article analyse les trajectoires d'emploi de femmes à Bangalore, dans le Sud de l'Inde. Employées dans l'industrie de la confection, certaines en viennent à vendre leurs ovules et à se proposer comme mères porteuses, avant de revenir vers leur activité initiale. Notre propos est notamment de démontrer que si ces femmes sont bien exploitées par une industrie des corps, elles n'en tirent pas nécessairement un sentiment d'aliénation. De manière perverse, cette forme accentuée d'exploitation physique est vécue comme le moyen d'échapper au déclassement social. Ainsi, de nombreuses mères porteuses soulignent leur déclassement du fait du genre, qui explique leur position d'infériorisation dans la sphère privée, le fait qu'elles gagnent des salaires inférieurs à ceux de leurs époux, et le harcèlement sexuel qu'elles subissent dans l'industrie du vêtement. Dans ce contexte, leur accès à des revenus importants du fait de l'utilisation de leurs capacités reproductives constitue une forme de revanche, qui renforce leurs possibilités pour négocier des espaces d'autonomie au sein de leurs foyers au sens large, consolidant ainsi leurs positions sociales.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This article tracks surrogate mothers' wage labor trajectories in the southern Indian city of Bangalore. Women working in garment factories sell their eggs and become surrogate mothers, after which they cycle back to garment factories. I show that while women are exploited in the intimate industries, they do not necessarily feel disempowered. Perversely, deepening forms of bodily commodification are experienced as deliverance from social degradation. Many surrogate mothers describe their social degradation because of gender; they have weaker positions in the home, they earn lesser wages than their husbands, and they are sexually harassed on the garment shop floor. Yet, they explain that it is precisely because of their womanly bodies they can earn large sums of money in Bangalore's reproduction industry. Their ability to bring capital facilitates their capacity to negotiate powerful positions in their extended households, and solidify their social positions.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDGE_056_0059