Titre | L'héritage conservateur du néolibéralisme | |
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Auteur | Martin Beddeleem, Nathanaël Colin-Jaeger | |
Revue | Astérion | |
Numéro | no 23, 2021 Matériaux du spinozisme | |
Rubrique / Thématique | Varia |
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Résumé |
Les années 1930 et 1940 marquent une période de crise pour le libéralisme. Des auteurs aussi divers que Friedrich Hayek, Wilhelm Röpke, Walter Lippmann ou encore Michael Polanyi et Louis Rougier se réunissent lors de deux événements fondateurs, le colloque Walter Lippmann en 1938 et la création de la Société du Mont-Pèlerin en 1947, pour repenser le libéralisme. Cette refonte du projet libéral les pousse à établir un diagnostic relatif à la crise du libéralisme, remontant, pour les auteurs mentionnés, à la Révolution française. Cet article se propose de montrer la cohérence du projet néolibéral à partir de leur diagnostic historique dans cette période de crise. En effet, en critiquant la Révolution française et ses effets comme participant d'un rationalisme néfaste, ayant donné naissance aussi bien au laissez-faire qu'aux divers collectivismes, les néolibéraux reprennent explicitement des concepts des critiques de la révolution, au premier rang desquels Edmund Burke. Le concept de tradition, compris comme recouvrant des règles sociales et juridiques ayant lentement évolué de façon à constituer des dispositifs de coordination permettant nos actions, est ainsi très largement repris et valorisé par les néolibéraux. Nous interprétons ainsi la théorie néolibérale à partir de cette recatégorisation du concept de tradition, et pointons les affinités des positions néolibérales avec le conservatisme philosophique. Ce rapprochement fait apparaître plusieurs tensions conceptuelles entre d'une part un évolutionnisme culturel et d'autre part la défense de valeurs occidentales substantielles. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The 1930s and 1940s marked a period of crisis for liberalism. Authors as diverse as Friedrich Hayek, Wilhelm Röpke, Walter Lippmann, Michael Polanyi and Louis Rougier came together at two seminal events, the Walter Lippmann Colloquium in 1938 and the creation of the Mont-Pèlerin Society in 1947, to rethink liberalism. This rethinking of the liberal project prompted them to carry out a diagnosis of the crisis of liberalism, which, for the authors mentioned, dated back to the French Revolution. This article seeks to demonstrate the coherence of the neoliberal project from their historical diagnosis in this period of crisis. Indeed, by criticising the French Revolution and its effects as part of a harmful rationalism, which gave rise to both a laissez-faire approach and various collectivisms, neoliberals explicitly took up concepts from critics of the revolution, especially Edmund Burke. The concept of tradition, understood as covering social and legal rules that have slowly evolved to constitute coordination mechanisms that allow our actions, is thus very widely taken up and valued by neoliberals. We, therefore, interpret neoliberal theory on the basis of this recategorisation of the concept of tradition, and point out the affinities between neoliberal positions and philosophical conservatism. This alignment reveals several conceptual tensions between cultural evolutionism on the one hand and the defence of significant Western values on the other. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/asterion/5452 |