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Titre Punir et réparer les mutilations sexuelles en France (1978-2008)
Auteur Michela Villani
Mir@bel Revue Droit et cultures
Numéro no 79, février 2020 Réparer les corps et les sexes. Volume I : Excision, circoncision, et reconstruction clitoridienne
Rubrique / Thématique
Dossier: Réparer les corps et les sexes
Page 97-122
Résumé La genèse des mutilations sexuelles en termes de crime et des violences de genre se situe à la fin des années 1970, moment où un processus de changement de perception du phénomène commence. Si ce processus se joue sur le plan national, européen et international, donnant lieu à nombreux accords multilatéraux entre pays européens et pays africains, le cas français représente une exception. Caractérisée par une forte répression, en France, la criminalisation de la pratique se fonde sur le Code pénal. La première partie de cet article propose une analyse sociohistorique de la littérature administrative produite au sein des procès, des réunions associatives et débats politiques qui ont eu lieu entre 1978 et 2004. À partir de cette date, la chirurgie reconstructive clitoridienne est inscrite parmi les actes médicaux reconnus par la Sécurité sociale. Est introduit en France un nouveau droit : le droit à la réparation. En 2005, une première équipe médicale élabore un accompagnement pluridisciplinaire (gynécologique et obstétrical, psychologique, sexologique) censé pouvoir répondre et encadrer les femmes formulant une demande de réparation. La deuxième partie de cet article se fonde sur l'analyse des dossiers médicaux produits au sein de ce premier service hospitalier parisien accueillant les demandes. Finalement l'article offre une compréhension sociohistorique et socioanthropologique de la répression et de la réparation des mutilations sexuelles féminines en France.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais The recognition of female genital mutilation in terms of crime and gender-based violence occurred in the late 1970s, when a change in the perception of the phenomenon began. This process took place on a national, European and international level, giving rise to several agreements between European countries and African countries. The French case represents an exception if we look at the social treatment of the female genital mutilation, characterized firstly by a strong criminalization, secondly by the right to reparation. The first part of the article brings on the analysis of the administrative reports produced during trials, political meetings and public debates that took place between 1978 and 2004. Here I will propose a socio-historical analysis of the French repression. In 2004, the clitoral reconstructive surgery was recognized by the French Social Security and this passage lead to the emergence of a new right: the right of reparation. One year later, the very first multidisciplinary healthcare (gynaecological, obstetrical, psychological, sex-therapy) was proposed to women in order to support them during the process of the clitoral reconstruction. The second part of the article focuses on the analysis of the medical folders produced by this medical team. In this part, I will propose a socio-anthropological understanding of the social treatments of female genital mutilation in France.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/droitcultures/6078