Titre | La fabrique urbaine et territoriale du champ patrimonial en Asie du Sud-Est. Lectures croisées à travers les projets, les mots et les acteurs | |
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Auteur | Adèle Esposito Andujar, Charles Goldblum, Nathalie Lancret | |
Revue | Moussons : Recherche en Sciences Humaines sur l'Asie du Sud-Est | |
Numéro | no 36, 2020 Le champ patrimonial et sa fabrique urbaine en Asie du Sud-Est | |
Rubrique / Thématique | Introduction |
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Page | 5-33 | |
Résumé |
À partir de la fin des années 1980, le « tournant participatif » des politiques patrimoniales internationales a introduit de nouvelles catégories du patrimoine (les paysages culturels, le patrimoine immatériel, etc.) qui ont favorisé l'extension du domaine de reconnaissance de la valeur patrimoniale des édifices, des lieux et des pratiques sur le plan temporel, spatial et conceptuel. Les sociétés sud-est asiatiques ont été concernées par ce mouvement international. Non seulement les gouvernements nationaux et locaux ont élargi le spectre de la reconnaissance patrimoniale – du monument aux ensembles urbains et aux paysages –, mais plusieurs catégories de défenseurs du patrimoine (chercheurs, architectes, urbanistes, activistes, intellectuels) ont également œuvré en faveur de la prise en compte des croyances et des formes religieuses locales, des connaissances et pratiques ordinaires dans la définition des valeurs patrimoniales, tout en luttant pour l'inclusion des habitants et communautés dans la gestion active du patrimoine. Ces tendances et ces revendications ne faisant pas l'objet d'un consensus, le patrimoine en Asie du Sud-Est peut être appréhendé comme un processus de redéfinition constante des valeurs patrimoniales, agençant plusieurs logiques, objectifs, systèmes de référence et valeurs, de manière évolutive et syncrétique. En résultent des « patrimoines hybrides » qui assemblent de façon contextuelle des fragments de discours internationaux avec des spécificités locales puisant dans les pratiques coutumières et dans les rapports au sacré. Nous proposons trois clés de lecture pour examiner ces patrimoines hybrides, à savoir : les projets, les mots et les acteurs. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Since the end of the 1980s, the « participative turn » of international heritage politics has introduced new heritage categories (cultural landscape, intangible heritage, etc.) which have allowed for the temporal, spatial, and conceptual extension of the scope of heritage. Southeast Asian societies have been concerned by this international trend. Not only national and local governments have broadened heritage recognition from monuments to urban districts and landscape, but also, heritage advocates (academics, architects and planners, activists, intellectuals) have claimed that heritage must take into account local spirituality and religiosity, as well as ordinary urban knowledge and practices. Moreover, inhabitants and communities shall be actively involved in heritage management. As these debates and struggles do not achieve consensus, heritage in Southeast Asia can be seen as a never-ending process of redefinition of heritage values, which assemble various rationalities, objectives, reference systems, and values in syncretic and evolving ways. This process generates « hybrid heritages » which contextually assemble fragments of international heritage discourses with local specificities drawing on customary and spiritual practices. We propose here three main lenses to analyze these hybrid heritages: namely, urban projects and conservation planning; heritage vocabularies; and the interplay of actors who are involved in Southeast Asian heritage politics. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/moussons/6367 |