Titre | Le suicide comme transgression | |
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Auteur | Daniela Tinková | |
Revue | Revue des Etudes Slaves | |
Numéro | Vol. 91, no 4, 2020 | |
Page | 521-539 | |
Résumé |
Cet article explore le problème du suicide en tant que transgression de la norme contemporaine dans le cadre des Pays tchèques. Il s'efforce d'identifier les normes que le suicide était censé transgresser et de mesurer dans quelle mesure la norme criminelle et légale était en réalité déterminée par un ensemble complexe de normes jusqu'à la fin du xviiie siècle. Ces normes déterminèrent la façon dont les cadavres étaient traités : privés de sépulture en terre consacrée (norme ecclésiastique / canonique), ils furent même parfois soumis à diverses pratiques humiliantes comme des rites de dissociation permettant de disposer des « morts souillés », ou des rituels de protection incorporant des éléments de magie contre les vampires (norme de la coutume). La décriminalisation progressive du suicide au xviiie siècle fut la conséquence d'une tendance générale en faveur de la rationalisation et de la sécularisation, mais aussi de la « médicalisation » des procédures criminelles, puisqu'à partir de la fin du xviiie siècle, les professionnels de la santé furent utilisés comme des experts pour déterminer la santé mentale (ou non) du suicidé, ce qui établit ainsi un nouvel type de « norme ». Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
The paper explores the issue of suicide as a transgression of contemporary norm, focusing especially on Czech territories. It strives to identify the norms that suicide was believed to transgress and the extent to which criminal and legal norms were in fact determined by a complex mix of diverse norms, up until the late 1700s. Those norms determined the method of disposal of dead bodies, which were denied burial in consecrated ground (ecclesiastical/canonical norm), and sometimes even subjected to various humiliating practices, which resembled dissociative rituals used to dispose of “the unclean dead,” or rituals involving elements of protective magic against vampires (customary norm). The gradual decriminalization of suicide in the 18th century was a result of the general tendency toward rationalization and secularization, but also of the “medicalization” of criminal proceedings, considering that from the late 1700s, medical professionals started to be used as experts who determined the suicide perpetrator's (in)sanity, thus establishing a new type of “norm.” Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/res/4012 |