Titre | L'impartialité au cœur de l'autorité du juge. Approches philosophiques | |
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Auteur | Julie Allard | |
Revue | Les cahiers de la justice | |
Numéro | no 4, 2020/4 L'office du juge | |
Rubrique / Thématique | Dossier. L'office du juge |
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Page | 661-672 | |
Résumé |
L'autorité du juge est souvent menacée par la subjectivité des décisions rendues, auquel on oppose un impératif d'impartialité. Du point de vue philosophique, l'impartialité, liée à la position tierce du juge, est perçue comme sa capacité à mettre entre parenthèse sa subjectivité, ses opinions et convictions personnelles, ses sentiments et ses affects, qui pourraient influencer de manière arbitraire sa décision. Cette impartialité est conçue par la tradition rationaliste comme une distance avec le corps et ses fragilités : il s'agit de juger en pur esprit (Platon) ou en être inanimé (Montesquieu). Deux traditions contestent cette conception de l'impartialité : selon les empiristes, aucun jugement n'est possible en surplomb, sans affect ni émotion (Hume) ; selon les sceptiques, la prétendue impartialité du juge est un rideau de fumée qui cache le pouvoir des juges et surtout, l'arbitraire de leurs décisions (Montaigne). Les penseurs contemporains comme Hannah Arendt tentent de concilier l'impératif de rationalité et le recours aux sentiments et à l'imagination pour bien juger, et aboutissent ainsi à une notion d'impartialité qui n'est pas ontologique, mais conçue comme un retour critique sur soi. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
The judge's authority is often threatened by the subjectivity of the decisions handed down, which it is claimed are subject to an imperative of impartiality. From a philosophical point of view, impartiality, which is linked to the judge's position as a third party, depends on his or her ability to set aside subjectivity, personal opinions and beliefs, as well as feelings and emotions which could influence his or her decision-making in an arbitrary way. This impartiality is seen by the rationalist tradition as a distancing from the body and its weaknesses: it is about judging as a pure spirit (Plato) or an inanimate object (Montesquieu). There are two traditions that challenge this conception of impartiality: according to empiricists, n° judgment is possible from above without feeling or emotion (Hume); according to sceptics, the purported impartiality of the judge is a smokescreen that hides the power held by judges and above all, the arbitrary nature of their decisions (Montaigne). Contemporary thinkers like Hannah Arendt have attempted to reconcile the imperative of rationality and the recourse to feelings and imagination in seeking to judge well, arriving at a notion of impartiality that is not ontological, but seen as turning critical scrutiny on oneself. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CDLJ_2004_0661 |