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Titre Continuité coloniale et gestion démographique des Antilles françaises, 1950-1980
Auteur Stéphanie Condon
Mir@bel Revue Migrations société
Numéro vol. 32, no 182, octobre-décembre 2020 La colonialité du pouvoir en migration(s)
Rubrique / Thématique
La colonialité du pouvoir en migration(s) coordonné par Colette Le Petitcorps et Amandine Desille
Page 43-57
Résumé Peu de temps après la transition des Antilles françaises du statut de colonie à celui de département d'outre-mer, les populations de ces territoires sont devenues la cible d'une politique active de réduction démographique. Le constat du « surpeuplement » des îles de la Guadeloupe et de la Martinique et la nécessité d'agir de façon urgente ont conduit les planificateurs de l'État, d'une part, à organiser le départ vers l'Hexagone de milliers de jeunes Antillais et, d'autre part, à adapter la loi nataliste afin de pouvoir encourager la limitation des naissances. En parallèle à ces actions, sous couvert d'une importation de compétences techniques ou administratives, de nombreux natifs de la métropole ont été envoyés dans ces territoires. Mais loin d'être des résidents de passage, nombreux sont ceux et celles qui s'y sont installés durablement et les flux se sont amplifiés. Cet article examine l'émergence d'une catégorie — les Métros — bénéficiant de conditions de vie privilégiées par rapport à la majeure partie des habitants des Antilles. Il s'agit ainsi d'explorer dans quelle mesure les politiques de réduction de la croissance de certaines catégories de population et l'encouragement de la migration de Français métropolitains vers les Antilles peuvent se lire comme des pratiques racialisantes et genrées et illustrant le cadre colonial de la gestion des populations. L'analyse s'appuie sur un regard croisé de diverses sources archivistiques, littéraires et statistiques.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=MIGRA_182_0043